LA FONTAINE DE NÎMES.

Par M. Igolen,

Mémoires de l’Académie de Nîmes, 1945

 

Moulins établis sur l'Agau

depuis sa sortie des remparts jusqu'au Vistre.

 

De la Porte d'Auguste jusqu'au Vistre de la plaine de Nîmes, il a existé de tout temps des moulins à blé, mais ceux-ci sont cités, dans nos différentes archives, sous des noms si divers, noms des propriétaires qui les possédaient aux dates indiquées, qu'il est parfois assez difficile de les authentifier d'une façon certaine. Ainsi, en 1608, en 1648, en 1688, en 1695, nous trouvons aux Archives municipales les noms ou mieux la liste des moulins sur l'Agau, mais si différentes les uns des autres qu'on ne peut guère les comparer. Voici, toutefois, le résultat de nos recherches.

 

Le Moulin de M. Calvières.

 

Le premier moulin situé sur l'Agau à sa sortie des remparts était situé sur l'emplacement du cinéma actuel appelé « Le Colisée », hors les murs à vingt pas de la Porte des Carmes.

 

D'après Rulmann, il existait en 1626, lors de la construction de l'enceinte fortifiée de de Rohan, deux moulins situés entre les remparts et la Place de l'Ecluse actuelle : le Moulin de Saint-Césari et le Moulin d'Unal. Le Moulin de M. Calvière était-il un de ces deux moulins ? nous l'ignorons, tout ce que nous pouvons dire, c'est que l'une des demi-lunes de l'enceinte de de Rohan s'appelait la demi-lune d'Unal.

 

En 1668, on trouve ce moulin signalé sous le nom de « Molin de M. de Calvières », seigneur de Saint-Césary, moulin à une roue.

 

Ce moulin est devenu célèbre dans la suite à cause du massacre des protestants dont il fut le théâtre, le 2 juin 1703, jour des Rameaux, massacre ordonné, sans raison par, le Maréchal de Montrevel, alors à Nîmes. Le lendemain de ce massacre, le moulin fut complètement démoli.

 

A l'extrémité de la Rue Colbert actuelle, il existait jadis, un moulin appelé « Moulin du Petit Saint-jean », démoli seulement en 1855, il devait occuper l'emplacement du Moulin de M. de Calvières et dut être bâti au cours du XVIIIe siècle pour remplacer ce dernier.

 

Le Moulin de la Place de l'Ecluse.

 

Sur la Place de l'Ecluse actuelle, sur les bords du bassin réservoir dont nous avons parlé plus haut, se trouvait un moulin. Celui-ci connu sous le nom ordinaire de :

- Moulin de l'Ecluse, a porté successivement les noms ci-après ;

- Moulin de Chantal,

- Moulin de Vidal, en 1485 ;

- Moulin d'Aigremont, en 1671, au compoix de Nîmes ;

- Moulin à eau de M. de Rochemore, près le Pont de Vidal, en 1695, pour le distinguer d'un autre moulin appartenant à M. de Rochemore et situe sur les fossés des fortifications.

- Moulin Blavet et enfin

- Moulin de M. Séguier.

 

A la Sortie du bassin-réservoir de l'Ecluse, le Ruisseau de la Fontaine, ou l'Agau, prenait quelquefois le nom de « Vistre de Nîmes », pour le distinguer du Vistre proprement dit, dans la plaine de Nîmes.

 

Le Moulin de M. de la Cassagne.

 

A sa sortie de l'Ecluse, l'Agau traversait l'avenue Carnot à découvert à son extrémité, là où finissait le Quai Roussy, se trouvait un moulin connu sous les noms de :

- Moulin de la Cassagne »,

- Moulin Crémat, d’après M. Picard (Le Vieux Nîmes).

Ce moulin fut démoli en 1861, lors de l'alignement du Quai Roussy.

 

Le Moulin de la Rainette.

 

Près de l'ancien Pont de la Rainette, qui se trouvait non loin de l'extrémité du Quai Roussy, il est signal, au compois de 1380, un moulin désigné sous le nom de :

« Mollendinum Reginetae » ; au XVIe siècle, ce moulin est connu sous le nom de :

« Moly de la Reyneto ». Ce moulin a été connu en dernier lieu sous le nom de :

« Moulin Magnin », du nom de son dernier propriétaire.

 

Autres moulins sur le Vistre de Nîmes.

 

Sur un vieux plan de nos Archives municipales, portant le' titre de « Ville et Terroir de Nîmes », sans date, mais antérieur à la démolition des remparts, nous avons relevé :

1° un moulin situé un peu en aval de la Rue Sainte Perpétue ;

2° un moulin situé à hauteur du Creux des Canards, la même où l'ancien chemin d'Arles quittait les bords du Vistre ;

3° un moulin à l'extrémité du chemin actuel partant de la Route d'Arles à l'ancien posté d'octroi et aboutissant au Vistre, désigné sous le nom de « Premier Moulin de M. Lecointre ». Ce moulin pourrait être celui connu sous le nom de « Moulin Raspal », en 1648. En 1668, nous avons; relevé, aux Archives municipales, le nom du Moulin Lecointre suivi de l'annotation qui a été de M. Mazelet, ce qui laisserait supposer qu'il a appartenu à une certaine époque à M. Mazelet ;

4° un peu en aval du 'précédent, le  Deuxième Moulin de M. Lecointre connu actuellement sous, le nom de « Moulin du Pigeonnier » ;

5° « Le Moulin des Carmes », inscrit au cadastre de 1832 sous le nom, de « Moulin Laurent » , et appelé, après sa désaffectation « Moulin des Capelans », nom qui rappelle qu'il appartenait autrefois au Chapitre (aux Capelans) ;

6° « Le Moulin Laval » ;

7° « Le Moulin de M. Fabris », le dernier des moulins situés sur le Vistre de Nîmes.

 

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