LA TOURMAGNE
par
Emile ESPÉRANDIEU
1927
 
Bâtie sur le sommet de la colline qui domine au Nord, à 114 mètres au-dessus du niveau de la mer, le beau Jardin de la Fontaine créé par Mareschal vers 1745, la Tourmagne du latin Turris magna, «la Grande tour» est, de tous les monuments antiques de Nîmes, celui dont le passé demeure le plus obscur.
En 1925, cette construction mesure 30 mètres de haut environ et se compose d'une base et de trois étages plus ou moins dégradés, légèrement en retraite l'un sur l'autre.
Le plan de la Tourmagne est régulièrement octogonal. Sa base véritable mesure 19 m. 40 de diamètre ; son étage supérieur, 14 m 80. Mais des remparts construits en l'an 16 avant notre ère,  ainsi qu'il résulte d'une inscription placée sur la porte d'Arles dite d'Auguste entourent l'édifice, sans aucune liaison de matériaux, et donnent à sa base apparente une forme irrégulière qui réduit à sept le nombre de ses faces .
Cette particularité prouve que la Tourmagne est plus ancienne que le mur d'enceinte. Mais il ne s'agit pas, comme on l'a cru pendant longtemps, d'un monument gaulois, construit sous la direction des Grecs de Marseille. Bien qu'il ne soit pas impossible qu'une construction celtique ait existé sur son emplacement, la Tourmagne est sûrement romaine et, par suite, non antérieure à la création de la province de Gaule, vers l'an 120 avant notre ère.
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Plan en coupe de la Tourmagne antique. Dessin de Charles Durand, 1819
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La question d'une tour celtique, antérieure au monument actuel, n'est pas résolue. Le commandant Gimon, partisan de cette tour, explique qu'elle a dû être de pierres sèches et que les Romains '« en ont profité pour bâtir par-dessus, donnant ainsi, une fois de plus, la mesure de leur esprit pratique. (Les origines de Nîmes, p. 148). Mais il n'invoque, comme preuve matérielle de son opinion,  que l'examen du vide intérieur A et il reconnaît lui-même, qu'en principe, ce vide, qui s'est produit en 1601, ainsi que nous le verrons tout à l'heure, n'est pas un témoignage suffisant. Dès 1818, A. de Seynes avait écrit que « le vide du bas, dans lequel on entre aujourd'hui par une brèche, ne présente aucune trace de montée, ni d'ouverture et que « sa figure irrégulière autorise à penser qu'il n'était autrefois rempli que d'un mélange de pierres et de terre, sur lequel on avait élevé l'édifice. De Seynes croyait la Tourmagne contemporaine des remparts.
Tout le monument est parementé de moellons smillés, à l'exception des plinthes, bossages, bases, chapiteaux, architraves et corniches, qui sont formés par des pierres de taille, de même que quelques assises destinées à lier les maçonneries.
La base, ou soubassement, a 12 mètres de haut ; elle n'est ornée que de trois retraites, de 0 m. 10 chacune environ, commençant à 2 mètres du sol.
Le premier étage est en retraite de 2 mètres. II mesure 6m70 de haut et n'a pour toute décoration, en son milieu, qu'un double rang de pierres de taille, très légèrement en saillie.
Le second étage est en retraite de 0m20. Sa hauteur est de 6m80 et chacune de ses faces présente quatre pilastres doriques, en y comprenant ceux des angles. Une assise de pierres de taille est à mi-hauteur de chaque pilastre.
Il ne reste qu'une partie de l'étage supérieur, où l'on remarque, sur une des faces occidentales, les bases de deux colonnes, sur le prolongement des pilastres. Un socle de pierres de taille, de 1m50 de haut, décoré d'une petite corniche, forme le soubassement de ces colonnes. Partout ailleurs, la hauteur de l'étage est plus grande ; mais les murs de face sont détruits, sauf à l'est où l'on aperçoit encore un débris de la corniche et quelques vestiges de l'attique. On a calculé que cet étage devait avoir 6m50 de haut.
Un escalier de 132 marches, établi vers l'ouest, dans une cage à section carrée de 3m50 de côté, prenait naissance au-dessus de la base et conduisait au sommet du monument. Cet escalier, dont il ne restait plus que des traces, a été presque entièrement détruit ou masqué au siècle dernier ; mais Pelet l'indique dans ses reproductions en liège, rigoureusement fidèles, de la Tourmagne.
Sur chaque côté de l'octogone, à l'exception de celui de l'escalier, est un vide demi-cylindrique de 3m10 de diamètre, à un mètre dé distance environ du parement extérieur. Deux autres vides tout à fait semblables, séparés de même suivant leur diamètre par un mur d'un mètre d'épaisseur, étaient situés derrière, l'escalier, presque au milieu du massif. Les vides des côtés sont devenus apparents par la chute du parement extérieur. On a cru qu'il s'agissait de puits ; en réalité, ces vides n'ont pas eu d'autre but, suivant l'expression de Grangent, que celui de diminuer la masse et le poids de la maçonnerie, en laissant cependant à tous les murs des épaisseurs suffisantes pour traverser les siècles.
Les constructions juxtaposées à la Tourmagne en l'an 16 avant notre ère comprenaient une rampe qui conduisait au niveau du premier étage. Elle avait, dit Pelet, une largeur de 3m50 et, pour en adoucir la pente, l'architecte lui avait donné une longueur de près de 80 mètres, non point sur une ligne droite, ce qui aurait produit un mauvais effet, mais en établissant son inclinaison sur les lignes brisées d'un polygone qui avait trois de ses côtés appliqués contre les murs de la tour et deux entièrement isolés, formant angle droit sur la face méridionale.
A son point de départ, la rampe était établie sur un massif; les autres côtés reposaient sur des arcades en forme de niches, qui avaient le double résultat de servir de décoration et d'alléger la bâtisse ; la hauteur de ces arcades allait en croissant, à mesure que la pente s'élevait ; il y en avait quatre sur le côté méridional, une sur le suivant et deux contre la face occidentale de la tour.
Pelet a reconnu, derrière la grande rampe, « les arrachements d'une montée plus étroite, tracée en lacet sur la face sud-est de la tour, pour conduire au-dessus du rempart de ce côté ».
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DESTINATION
 
Presque toutes les conjectures relatives à la Tourmagne sont fondées sur le caractère préromain qu'on lui attribue. Certains auteurs en ont fait un phare datant d'une époque où la mer se serait avancée jusqu'à Nîmes.
D'autres ont également pensé à une tour à feu, mais à l'usage des voyageurs qui eussent risqué de s'égarer dans les forêts de la région nîmoise.
Quelques-uns ont supposé qu'elle fut bâtie pour servir de temple ou contenir un trésor. public. Rulman en faisait le tombeau de Plotine. La plupart ont cru qu'il s'agissait « du mausolée des rois du pays » ou de quelque gaulois célèbre.
Auguste Pelet, qui adoptait cette dernière hypothèse, la complétait par celle, tout à fait saugrenue, d'un « ossuaire commun aux anciens habitants de Nîmes ».
L'historien Ménard avait considéré le monument comme une tour de guet construite par les Romains, en même temps que les remparts, « vers l'an 27 avant notre ère ». Au siècle dernier, ce fut cette opinion qui prévalut.
De nos jours on croit généralement que la Tourmagne est un mausolée romain comparable à ceux d'Igel, près de Trèves, et de Saint-Rémy-de-Provence.
Je ne partage pas ce sentiment. Non seulement aucun mausolée en forme de tour n'a d'escalier dans sa masse, mais on peut croire que la transformation en tour de rempart d'une sépulture de date relativement récente eût été contraire aux lois, une offense aux dieux Mânes et un outrage au mort.
Ainsi, de toutes les hypothèses envisagées, la moins invraisemblable est celle de Ménard. II se peut fort bien que la Tour. magne ait servi, comme il le suppose, de tour de guet ; mais je ne pense pas qu'on l'ait construite pour cet usage. Il semblerait plutôt, par sa forme, qu'on dût y reconnaître un trophée qui pourrait être celui de Domitius. Quelques considérations paraissent de nature à l'établir.
La guerre qui aboutit à la création de la province de Gaule est connue. Quand les expéditions de Fulvius Flaccus, en l'an 125 avant notre ère, et de Caius Sextius Calvinus, l'année suivante, eurent détruit, à la demande de Marseille, l'indépendance des peuplades ligures, voconces et salyennes, les Arvernes et les Allobroges sentirent peser sur eux la menace d'un semblable destin. Déjà les Eduens s'alliaient aux Romains et s'engageaient dans une trahison qui leur devint, par la suite, coutumière. Les chefs des Salyens s'étaient réfugiés chez les Allobroges. En exigeant qu'ils lui fussent livrés et s'attirant un refus, le consul Cnaeus Domitius Ahenobarbus précipita des évènements que sa retraite seule eût pu conjurer.
Probablement au début de l'an 121, Domitius marcha contre les Allobroges et les vainquit au passage de la Sorgue, en un lieu appelé Vindalium dont on ignore l'emplacement. En août de cette même année, les Arvernes, qui avaient vainement essayé de négocier un arrangement, furent défaits à leur tour, sur la rive gauche du Rhône, par une seconde armée romaine que commandait le consul en exercice Quintus Fabius Maximus. 
Bien qu'une certaine obscurité entoure le récit des auteurs anciens, aucun doute ne semble possible sur les événements qui suivirent ces victoires. Tandis que Fabius achevait cruellement la conquête de l'Allobrogie, puis rentrait en Italie, Domitius en qualité de proconsul, livrait d'autres combats sur la rive droite du Rhône, non peut-être contre les Volques Arécomiques, qui dépendaient plus ou moins des Arvernes (Auvergnats) et pouvaient avoir le désir de secouer leur joug, mais contre ceux-ci et leurs alliés les Rutènes (Rouergats).
 
On sait que l'un et l'autre général commémorèrent, de façon durable, leur triomphe. Flores rapporte que des tours de pierre, surmontées de trophées d'armes, furent élevées en signe de joie, par Domitius et Fabius, sur les lieux même où ils combattirent, a ce qui, dit il, constituait un usage nouveau, car nos ancêtres n'insultèrent jamais à la défaite d'un ennemi. Mais il ne résulte pas forcément de ce témoignage qu'un trophée durable de Domitius ait été construit sur les bords de la Sorgue. Strabon, qui ne mentionne que le trophée de Fabius, en indique l'emplacement au confluent du Rhône et de l'Isère, c'est-à-dire en vue des terres allobrogiques, alors qu'il est à peu près certain qu'on se battit dans le Comtat.
Un fait analogue a dû se produire pour le trophée de Domitius. Assurément, tout permet de croire que les deux généraux firent entasser, chacun de son côté, et offrirent aux dieux, les armes des, vaincus ramassées sur le champ de bataille ; mais on peut supposer aussi qu'ils se gardèrent d'anticiper sur les conséquences de la guerre qu'ils conduisaient. Il n'est pas impossible que Florus ait confondu une consécration immédiate de dépouilles opimes avec l'érection plus tardive d'un trophée durable. Cette hypothèse est même d'autant plus vraisemblable que Florus parle de trophées d'armes réelles, prises sur les ennemis, alors qu'il est bien évident que celles qui couronnaient le monument de Fabius ne pouvaient être que de bronze ou de pierre.
En tout cas, construit sur la rive gauche du Rhône, le trophée de Fabius commémorait parfaitement la soumission des Allobroges, qui lui valut du Sénat le surnom d'Allobrogicus ; mais il ne pouvait pas s'appliquer à celle des Rutènes et des Arvernes, que ce général n'avait pas amenée par de nouvelles victoires.
Domitius, par contre, après la bataille de la Sorgue, ne s'était vraisemblablement employé, ainsi qu'on l'a vu déjà, que sur la rive droite du fleuve. On lui devait, non seulement l'achèvement de' la guerre, par l'envoi à Rome, en captivité, du roi des Arvernes Bituit, mais aussi l'extension jusqu'à l'Aude, et peut être jusqu'à la Garonne, des limites de la République.
Une grande voie venait d'être ouverte à partir d'Arles, qui conduisait en Espagne par Nîmes et Narbonne. Sur son parcours, à mi-chemin entre ces deux villes, on avait bâti le Forum Domitius. Un trophée durable, destiné à rappeler ces évènements et le démembrement des territoires des Arvernes et des Rutènes, n'eût donc pu être mieux placé que sur cette rive droite où nulle gloire n'était comparable à celle de Domitius et l'endroit le plus favorable, pour la construction de ce trophée, eût bien été celui de la Tourmagne, d'où la vue s'étend de la mer aux pentes des Cévennes, de l'Aigoual au mont Ventoux.
Les Volques Arécomiques n'eussent pas été plus humiliés par un trophée de Domitius à Nîmes, que ne le furent les Cavares, quand César fit élever sur leur territoire l'arc d'Orange, commémoratif de ses victoires sur les Marseillais. Mais le trophée rappelant la défaite des Arvernes se fût trouvé à la fois au chef lieu des Volques Arécomiques, sur la nouvelle grande voie d'Italie en Espagne, enfin, au point de départ du seul chemin celtique qui, du bas Rhône, conduisait en Auvergne.(chemin de la Régordane)
Cause d'orgueil pour les Transalpins qui parcouraient la province ou vivaient sur son territoire, symbole peut-être d'une certaine liberté rendue aux indigènes, la Tourmagne, trophée de Domitius, est rappelé la puissance de Rome aux montagnards vaincus, mais non soumis, qui pouvaient être tentés de l'oublier.
Cette hypothèse d'un trophée a déjà, du reste, été envisagée par Isidore Gilles, par Charles Lenthéric, et par M. Ad. Blanchet, membre de l'Institut. Mais aucun de ces auteurs ne rapporte la Tourmagne à Domitius.
Gilles, dont Lenthéric et M. Blanchet pourraient s'être inspirés sans adopter son opinion ni en produire de nouvelle, pense que la Tourmagne est une copie réduite du trophée de la Turbie construite, par la colonie de Nîmes, pour célébrer les victoires d'Auguste sur les populations gauloises des Alpes. Mais 1° trophée de la Turbie est de l'an 7 avant notre ère et, par suite, de neuf années postérieur aux remparts de Nîmes qui datent, comme on l'a vu, de l'an 16. Or, j'ai dit aussi que ces remparts sont eux-mêmes plus récents que la Tourmagne. Par conséquent, la Tourmagne ne peut pas être la copie du monument de la Turbie et commémorer, comme lui, la soumission, par Auguste, des peuplades alpines.
Entre l'an 120 avant notre ère, date de la conquête de la province, et l'an 16 marquant la construction des remparts; aucun évènement militaire ne se produisit qui fût de nature à motiver l'érection d'un trophée dans la vile de Nîmes. Il est vrai que, vers l'an 77, les Volques Arécomiques soutinrent Sertorius, maître de l'Espagne, dans sa lutte contre le Sénat. Ils en furent même durement châtiés par Pompée, qui les fit dépouiller d'une partie de leurs terres. Mais Pompée ne vint à bout de son adversaire qu'en Espagne, et les trophées célèbres qu'il fit bâtir furent placés au col du Perthus.
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HISTOIRE
 
Jusqu'au XIIe siècle, on ne sait absolument rien du passé de la Tourmagne. Employée comme poste d'observation, et non comme tour de défense, puisqu'elle était massive et n'avait qu'un chemin de ronde au-dessus de 'son soubassement, la vieille construction dut rendre des services au cours des sièges que la ville eût à soutenir contre les Vandales (409), les Visigoths (412), les Francs (585) et les Arabes (719).En 737, Charles Martel s'empara de Nîmes sur ces derniers et dit-on, fit détruire les remparts en même temps qu'il ordonna de mettre le feu à des habitations construites dans l'amphithéâtre. Il se peut que la Tourmagne n'ait alors échappé à la destruction que par sa masse et la difficulté de sa démolition.Au Xlle siècle, la Tourmagne fut au nombre des châteaux et forteresses que Bernard Aton VI, vicomte de Nîmes, remit à Alphonse Il, roi d'Aragon, et a reprit de lui en fief, par la ligue qu'il fit avec ce prince à Béziers, au mois d'octobre de l'an 1 179, contre Raimond V, comte de Toulouse.Sous les rois Charles VI et Charles VIl, on l'utilisa pour la défense de la ville contre les Anglais. Au XVlle siècle, au cours des guerres religieuses qui ensanglantèrent le pays, lé duc de Rohan construisit autour du monument un petit fort bastionné qui fut démoli, en 1629, après la paix d'Alais.
Le monument, au début de ce même siècle, risqua d'être détruit par la cupidité d'un chercheur de trésor. Une prophétie de Nostradamus parlait de luisants métaux de Sol et Lune  c'est-à-dire d'objets d'or et d'argent, cachés à Nîmes, sous des «antiques édifices vestaux» , non loin d'un aqueduc ruiné. Le jardinier François Traucat, importateur de la culture du mûrier, pensa que ces édifices vestaux désignaient la Tourmagne où la tradition populaire supposait l'existence d'un aigle d'or et d'autres richesses, et obtint non sans peine, en 1601, l'autorisation de faire des fouilles, sous réserve que les deux tiers de leur produit seraient versés au trésor royal. La municipalité de Nîmes essaya vainement de s'opposer à toute recherche. Le crédule jardinier se mit à l'œuvre, en pénétrant par le nord-ouest, dans le monument qu'il vida jusqu'à plus de la moitié de sa hauteur, sans qu'on sache au juste s'il en retira de la terre ou du blocage.
Traucat, au cours de ses fouilles, ne rencontra certainement pas de chambre sépulcrale ; l'étendue même de l'excavation qu'il fit pratiquer le démontre. Son espoir de trouver un trésor resta vain ; mais il reçut le châtiment de sa sottise et se ruina.
 
Au commencement du XIXe siècle, la Tourmagne, dégradée par Traucat devint un télégraphe optique et fut un peu réparée, mais sa consolidation est de 1843. A cette date, à la suite d'un rapport de Pelet, inspecteur des monuments historiques du Gard, l'architecte Questel construisit, pour soutenir la voûte créée par l'excavation, une colonne de 16m44 de haut sur 3 mètres de diamètre à la base et 2m50 au sommet, en pierres de taille de Barutel parementant un blocage. Elle sert de support aux marches d'un escalier qui conduit à une plate-forme d'où les visiteurs peuvent, sans danger, jouir d'une fort belle vue.
 
Il y a, par contre, beaucoup de danger à monter, comme on le fait parfois jusqu'au sommet du monument en s'aidant des aspérités de la muraille.  
 L'escalier circulaire, construit par Questel est pourvu d'une rampe de fer. Il compte 76 marches, dont 8 en perron et les 68 autres reparties en quatre volées, de 17 marches chacune, interrompues par quatre paliers formés de dalles supportées par des consoles.
 Au quatrième palier, il abandonne la colonne et passe, par une brèche, dans la cage de l'escalier romain. Il continue jusqu'à la hauteur de deux volées (36 marches), séparées par un palier ; puis, par une nouvelle brèche, pénètre dans un des vides demi circulaires et atteint la plate-forme au bout de 28 marches. Chaque marche a 0m19 de haut. La hauteur de la plate-forme, au-dessus de la base du socle de la colonne, est de 26m52. Ce socle, de 1m50 de haut sur 4m62 de diamètre au ras du sol, est fondé sur le roc à 2m50 de profondeur. L'ouvrage fut exécuté par André Blanc, entrepreneur à Nîmes ; il coûta 11377fr, dont 8000 fr. furent fournis par le ministère de l'Intérieur, 2000fr. par le département et le reste par la ville.
Questel eut malheureusement le tort de faire détruire le peu qui restait de l'escalier antique et de masquer l'escalier moderne, à partir du quatrième palier, par un mur patiné pastichant le petit appareil romain.
 
ARTICLES SUR LA TOURMAGNE DE NÎMES
> La Tourmagne H. Gautier, 1724
> La Tourmagne, par Alexandre de Mège, 1840
> La Tourmagne Germer-Durand, 1868
> La Tourmagne Albin Michel, 1876
> La Tourmagne Emile Espérandieu, 1927
 
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