UNE HOTELLERIE NÎMOlSE

AU XVe SIÈCLE

LE LOGIS SAINT-JACQUES

 

 

Place de la Couronne - Plan dressé par Ménard en 1766

 

Les dépôts publics ou privés nous ont conservé le souvenir, de près de 200 hôtelleries dont les enseignes, parfois artistiques, dans la composition desquelles l’esprit gaulois trouvait souvent son compte, se balançant à la porte d'entrée ou resplendissant au pignon aigu des logis, ont été, pendants de longs siècles, le signe du rendez-vous des habitués et l'asile des nombreux voyageurs de passage dans l'antique cité d'Antonin.

 

Il y avait là, à l'époque romaine, sur la voie Domitienne allant d'Espagne en Italie, des hôtelleries ouvertes pour la commodité des classes pauvres, des marchands et des voyageurs d'affaires, les riches usant de l'hospitalité privée. C'était la caupona, où on recevait nourriture et logement. Le cippe, ou plutôt la pierre tumulaire élevée par Maximius Epaphroditus à son excellent ami Lucius Trebonius Nicephorus Patillus, cabaretier nîmois, trouvée dans une maison voisine des Arènes et conservée au musée épigraphique, est le plus ancien document à la disposition de l'historien local.

 

Aussi a-t-il excité la curiosité des savants, et ils sont nombreux, qui l'ont connu. Pour ne parler que des plus modernes, Ménard et Pelet n'ont vu à la quatrième ligne, dans le mot Patillo, datif de Patillus, qu'un cognomem de plus à ajouter à Nicephorus ; les auteurs du Corpus ont pensé que le cabaretier, le copo ou caupo Nicephorus était une sorte de cumulard, un cabaretier doublé d'un pâtissier ; Mommsen dit que Patillus est un second surnom, ce qui ferait dater notre pierre du II° ou du III° siècle, époque où, à Rome on se donnait des surnoms à profusion, vanité moins répandue cependant dans les Colonies ; enfin, j'ai entendu soutenir l'opinion, bien paradoxale, qu'il fallait peut-être lire patella au lieu de patillo et ne voir dans ce mot que l'indication de l'enseigne du logis, une poêle, un petit plat ou une assiette.

 

Quoi qu'il en soit, cette pierre, élégamment sculptée, dénote que si notre cabaretier, dont la condition servile se révèle par son nom d’esclave, Nicephorus, était vaniteux au point de se donner plusieurs surnoms, son ami Epaphoditus, affranchi comme lui, à ce qu'il parait, partageait ses goûts ; ces rinceaux de fleurs, dont il ne reste qu'une partie sur le côté gauche, les moulures de la corniche et de la base, disparues lorsque le maçon moderne a voulu utiliser la pierre, attestent au moins la sincère et tendre amitié du survivant ainsi que sa situation de fortune.

 

Un autre monument conservé au musée lapidaire, nous fait abandonner ces caupones romains qui, d'après Martial, étaient très experts dans l'art de mouiller le vin ; il nous permet de passer d'une enjambée à la première année du XIV° siècle. C'est une petite colonne cylindrique de 1 mètre 25 de hauteur portant, à 0 mètre 45 de la partie supérieure, deux facettes d'hexagone de 0 mètre 60 sur 0 mètre 10, sur lesquelles est gravée une inscription en caractères gothiques décrite par M. Germer-Durand, relative à l'hôtelier Martin, d'Assas ou d'Arsac, mort le dimanche 30 mars 1301.

 

Les noms d'autres hôteliers de la même époque nous sont révélés, non plus par des documents lapidaires mais par nos archives. Pons Signan, hoste, « alberguier », figure, à la date du 16 novembre 1304 sur un livre de reconnaissance de l’hôpital et paie, plus tard, une « directe » à la Confrérie de l'Hôpital Saint-Jacques. Guillaume Poncet, possesseur de vignes à Valdegour, est aussi inscrit sur le « Livre des Censes » de l’hôpital, et, parmi les membres de ladite confrérie, fondée le 23 juin 1321 pour favoriser les pèlerinages à Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice, on trouve trois aubergistes : R. del Boireau, R. Peguola et Guirart d'Irlanda.

 

Vers le milieu du siècle, en 1348, l’horrible peste, si énergiquement décrite par Boccace, dont mourut Laure de Noves, pour laquelle Pétrarque eut surtout un amour « littéraire » d'après M. Mézières, la peste, disons-nous, fit de tels ravages à Nîmes, que toutes les hôtelleries se fermèrent. Si bien que le duc d'Anjou, arrivant à Nîmes vingt-quatre ans après, le 3 mars 1372, prit logement dans la maison de Garsinde de Languissel, « n'ayant pu trouver des hôtelleries ». Il est vrai que sa suite était nombreuse, puisque l'année suivante il revint et qu'on dût lui retenir 110 lits.

 

La retraite de la Cour romaine eut aussi son contre-coup à Nîmes. La résidence des Papes à Avignon pendant 72 ans, dit Ménard, n'avait pas peu contribué à rendre le commerce de Nîmes florissant et à y faire rouler l'argent avec abondance. Aussi s'y ressentit-on longtemps de leur éloignement.

 

De plus, les hôteliers étaient tenus de payer à la ville, un demi-gros d'argent pour chaque journée de cheval ou de mulet reçus chez eux, deux patacs s'ils ne le gardaient qu'à la dinée et une obole blanche à la couchée. Il n'est pas douteux que ces redevances aient nui à la multiplicité des hôtelleries.

 

En dépit de ces circonstances défavorables, Nîmes comptait, à la fin du XIVe siècle et au XVe siècle, un assez grand nombre d'hôtelleries. C’étaient celles de Johan Cornadel qui reconnaît à l'abbesse de Saint-Sauveur, ung hermp situat alterrador da Nemza, alluoch apelhat ad Ayras Vieilhas ; celle d'Antoine Pellegrin ; le Cheval-Blanc, à la rue Caguensol, la Coquille, à la porte Saint-Antoine où se trouvait auparavant l'hôpital Saint-Jacques, lequel retirait et hébergeait les pauvres; la Coupe d'Or, rue Sabaterie ; la Couronne, bâtie sur le Castellum Morrocipium, où descendirent, en 1404, le comte de la Marche, prince du sang et de la maison de Bourbon, en 1434, Baubignon et les autres réformateurs ; L’Ecu de France, L’Étoile, les Trois Faucons, les Fleurs de Lys ; le Lion, ou fut passée en 1351, un exploit d'ajournement au Parlement de Toulouse de trois .citoyens de Nimes ; le Mouton Blanc ; le Paon, où logea, en 1380, le sénéchal de Carcassonne qui accompagnait le cardinal d'Amiens ; la Pomme, qui donna asile, le 2 août 1362, aux Espagnols chargés des otages anglais à la suite du traité de Clermont du 23 juillet, la Pomme Rouge, les Deux Pommes, les Trois Rois, Saint Antoine, Saint Jacques, Sainte Marthe, Saint Georges, le Sarrazin, rue Trésorerie, le Sauvage, rue de la Fruiterie, etc., etc…

 

Au XVIe siècle, M. Puech (Une ville au temps jadis, page 289) n'a compté que 29 logis. Voici la liste des 67 que nous avons relevés indépendamment de ceux cités ci-dessus qui existaient encore

- L’AgnusDei - L’Aigle - L’Amour, au bourg des prêcheurs - L’Ange - L’Arbaleste - Les Arènes - L’Aventurier - Les Balances - Le Bœuf Rouge - La Bothelhe - Le Cade - La Carde - Le Caporal Géant - Le Cerf-volant - Le Chapeau Rouge - Le Cheval Rouge - Les Ciseaux ou Tailhans ou Trois Ciseaux - La Cloche ou Campane - La Colombe - Les Trois Couronnes - La Croix Blanche - La Croix d'Or - Le Cygne - Le Dauphin - L’Esclop - L’Escudelon - Les Quatre Fils Aymond - Le Flascon - Le Gal - Le Gavel - Le Griffon - La Jambe de Bois - Lou Lebraou ou Levrier - La Licorne - La Madeleine - Les Trois Maures - La Navire - Notre Dame - L’Ours - Les Trois Pigeons - Le Porc-épic - Le Renard - La Romaine - La Rose - Saint Castor - Saint Christol ou Christophe - Sainte Barbe - Sainte Luce - Saint François - Saint Honorat - Saint Jean - Saint Julien - Saint Marc - Saint Michel - Saint Pierre - Saint Sébastien - La Salamandre - La Sirène - Le Soleil - La Souche - La Tête Noire - La Tortue - La Tourmagne - La truie qui File, rue Fresque - La Vache - Les Deux Voleurs

 

-oOo-

 

L'hôtellerie où pendait pour enseigne l'image de Saint Jacques était établie hors la porte de la Couronne, à l'angle du chemin de Nimes à Avignon (actuellement rue Notre-Dame) et des fossés de la ville, sur l'emplacement actuel du square de la Couronne, en face le chemin allant au -pont de la Servie et de la Reynette (aujourd’hui petite rue du Louvre) (1).

 

(1) Extrait du « présage de 1480 » certifié par Cassan, greffier et secrétaire de la ville, ence qui concerne les biens de Jean Barbery (Barbier), archives départementales, G 198 : « Qoddam hospitium in quo fit diversorium Sti-Jacobi situm extra portale Coronœ cum suis pertinentiis, confr. per longum cum itinere publico tendente Avenionem et cum fossatis villœ, itinere publico in medio, et pariter cum terra hœredum Antonii Chantalis et feneria hœredum Petri Desayes, carreria publica in medio. » Le même extrait se trouve reproduit dans un « sommaire et copie de titres. »

Le Logis St-Jacques est signalé comme hors des murs, près la porte de la Couronne, par tous les actes notariés (Bernard, 30 octobre 1530, 9 octobre 1531, etc.), par un « sommaire » que Léon Ménard, conseiller au Présidial, collationna (archives départementales C 194), et par le « livre de Prat 1609 ».

Plusieurs œuvres charitables ont été placées sous l’invocation de St Jacques, fils de Marie Salomé, apôtre de Jésus-Christ.

Dès le XIII° siècle (Vincens et Baumes, Topographie de la ville de Nîmes, 1802, page 41) nous avions deux hôpitaux pour les pèlerins qu’attiraient St Gilles et Notre-Dame de Vauvert ou qui allaient visiter St Jacques, en Galice. Le premier, l’hôpital Saint-Jacques, domus peregrinorum Nemausi S. Jacobi, était dans la ville, tout près de la porte Saint-Antoine, à la place où fut ensuite l’hôtellerie de la coquille ; il avait été bâti pour les pèlerins sains ; quatre prieurs, dont le premier était prêtre, le régissaient ; il fut supprimé en 1483. L’autre l’hôpital St-Marc, situé près de la porte des Carmes, recevait les pèlerins sains et malades qui perdaient la santé dans ces voyages de dévotion ; il fut cédé aux consuls au XVI° siècle ; sur son emplacement on construisit ensuite le collège (Ménard, op. cit. II, 54 et IV, 11 ; Michel Nîmes et ses rues, I, 33 ; Goiffon, les hôpitaux, page 10).

La confrérie de St-Jacques fut fondée en 1321 pour favoriser les pèlerinages à St Jacques de Compostelle ; elle avait dévié depuis longtemps de son but lorsqu’elle disparut, vers 1550. (Bondurand, le livre des pèlerins de St-Jacques, mémoires de l’Académie 1883, page 43, et le second livre, mémoires de l’Académie 1894, page 97, règlement du prévôt de la Cathédrale et des consuls touchant le rang de confréries aux processions, 29 mai 1337 ; Puech, la Renaissance, page 15, 16 et les notes).

Il y eut aussi au XII° siècle, près de la porte d'Espagne (aujourd'hui porte de France) une hôtellerie « spécialement affectée par la dévotion publique à ceux des pèlerins de St-Jacques-de-Compostelle qui venaient de l'Est de la France, de l'Italie et de l'Allemagne. » (Germer-Durand, Enceintes successives page 16). C'était apparemment, comme tous les logis placés sous le patronage de St-Jacques, une œuvre indépendante des précédentes, une hôtellerie de charité où tout passant n'ayant ni ami, ni sou, ni maille, trouvait à s'héberger gratuitement, où les pèlerins et les pauvres trouvaient asile. Il en est question en ces termes, longtemps après sa disparition, dans un bail « à nouveau sens et inféaudation » passé par Antoine Fauquier, bourgeois, à Pierre Roure, menuisier, le 21 avril 1604 : « Ung cazal de maison et jardin sictué hors la présante ville et aux faux bourtz de Sainct Anthoine appelle de la Carrétarié... confrontant du levant et daure droicte et du marin avec troies rues publicques, du couchant avec Mathieu Rossel et les hoirs de Chaudeyrac... lequel cazal que cy devant soulloit estre le lotgis de Sainct Jacques icelluy Roure sera tenu bastir et édiffier et rendre habitable. » (minutes du notaire Ursi, archives départementales E, 325).

 

En 1454, elle était tenue par Martin Benoît qui reconnut, le 8 novembre, une censé de cinq deniers à l'hôpital (1).

 

(1) Archives hosp. B, sommaire de reconnaissances.

 

Là vient loger, le 15 mai 1483, Jean de Ferrières, seigneur de Presles, sous-gouverneur et lieutenant en Languedoc, auquel les consuls donnent, pour présent de ville, 21 torches, 8 livres de dragées, une salmée et sept émines d'avoine (1) et quelques bouteilles de vins (2).

 

(1) L'avoine fut portée au logis par des gavots (montagnards) auxquels les consuls payèrent un sou quatre deniers, (archives municipales R. R. 8)

(2) Ménard (op. cit.) IV, 12.

 

Le notaire Albenas y passe deux actes le 27 janvier 1494 (1). En 1495, les capitaines des « francz archiez d'Auvergne » passant près de la ville au nombre de 600, y dînent (2) de même que, peu après, des suisses envoyés à Narbonne, où l'on avait mis une armée de 2.000 hommes en vue de la défense de la frontière menacée par Ferdinand, roi d'Espagne. Les consuls avaient été invités à leur fournir la « dépense de bouche » par Guichart d'Albon, seigneur de Saint-André, lieutenant-général du roi en Languedoc (3).

 

(1) archives départementales E 554.

(2) Archives municipales, RR, 10 ; la ville paya de ce chef à l'hôte 41.18 s. 6 d.

(3) « Item solverunt dicti domini consules pro dono facto domino Sancti Andrée, locumtenenti in armata mandata apud Narbonam contra regem Aragonum, quando ultimate reddiit Narbonam, et transivit per presentem civitatem, in deffrayando equos et servitores suos a diversoriis sancti Jacobi et Coronœ, per deliberationem consilii, pront inde posita fuit in fractibus ville decem libras Turonensis ; ideo hic pro expensa, X lib. Turon. » Comptes des consuls 20 mars 1495, Ménard, op. cit. IV, preuves 62, col. 2

 

A la fin du XV° siècle les héritiers de Jean Barbier, « Ludovica Guarrete et Petrus Barberii in legibus licentiatius mater et filii », baillent à loyer ce logis, moyennant cent florins par an payables, par quarts, tous les trois mois, à Dominique Trossière, par bail du 2 novembre 1500 suivi d'un inventaire des meubles qui le garnissaient. Le bail nous apprend que l'hôtellerie Saint-Jacques avait conservé quelque chose des mansiones romaines puisque les voyageurs pouvaient y trouver des chevaux frais. Mais l'inventaire reproduit ci-après permet de se rendre compte de ce qu'était une hôtellerie à une époque, troublée par les routiers et les Tuchins, où, à Nîmes, la plupart des maisons étaient construites en bois :

 

A la porte, une lanterne.

Un premier corps de logis comprenant deux pièces : une salle, où on mangeait et couchait, et une chambre.

Le corps principal est composé d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage.

Au rez-de-chaussée :

1° la, cuisine.

2° la cuisine « basse » ou office servant aussi de buanderie.

3° une « salle basse » ou salle à manger des voyageurs.

4° un « mangeur bas » ou salle à manger des valets.

5° la chambre des valets à côté.

6° une chambre donnant sur le jardin au fond duquel se trouvaient les écuries, chambre dans laquelle on mangeait au besoin.

7° une « arrière chambre ».

8° une quatrième chambre celle de l'hôte.

Au premier étage, six chambres :

1° la chambre « bardée », ainsi désignée parce qu'évidemment les autres n'étaient pas dallées.

2° la chambre de l'Ange.

3° la grande chambre sur la salle.

4° l'arrière chambre.

5° la chambre sur la rue.

6° une autre « arrière chambre dite de Saint-Christoffle », donnant aussi sur le jardin (1),

L'ameublement est des plus confortables pour l'époque. L'essence des bois de lit n'est pas indiquée, mais le soin avec lequel on fait connaître que les « caisses », tables, « tréteaux », marchepieds, bancs, buffets, etc..., sont en sapin, noyer ou cerisier nous permet de penser que les « litoches » étaient en chêne (2).

 

(1) Les noms de l'Ange et de Saint-Christophe, donnés a deux chambres, viennent probablement damages qui les décoraient suivant une coutume assez générale à cette époque.

(2) Parmi les bois propres à l'ameublement, le chêne était, dans notre pays comme dans toute la France, l'essence la plus employée.

 

Grands, moyens ou petits, les lits sont généralement à marche-pieds de sapin formant ou non « caisse » (1), entourés de rideaux à franges, garnis de couettes, de matelas et de traversins de plumes, de couvertures blanches ou bigarrées. Une caisse ou coffre servant à la fois d'armoire et de siège, une table, un ou deux tréteaux ou tabourets de bois, complètent l'ameublement d'une chambre. Si elle comporte une cheminée, l'âtre est garni de chenets à torsades ou à « col de poyre. » Enfin « la grande chambre est ornée d'un « candélabre » ou plutôt d'un lustre en cornes de cerf.

 

(1) Il y en a cependant deux sans marchepieds et un « fins à terre

 

A la salle à manger on trouve des tables, des bancs, un buffet et une caisse ou coffre à serrer les nappes. La décoration de la cheminée comprend des chenets « à la grand sorte et rudelle et ung candélabre de fer pandu la-dessus. » La vaisselle (plats, écuelles, pintes, aiguières) est d'étain, les « bassins » et les chandeliers de cuivre et de laiton.

 

La cuisine est bien pourvue d'ustensiles, ce qui indique qu'on faisait évidemment bonne chère en ce logis, et dans un coin on découvre un tonneau de vin de Beaune... aigri.

 

Dans ce logis, alors que l'hôte se nommait Pierre Chapelier (1), descendit, en 1520, le provincial des observantins passant à Nimes avec plusieurs autres religieux du couvent d'Avignon, pour aller en Italie assister à un chapitre général de leur ordre (2).

 

(1) II est cité dans plusieurs actes notariés : 8 janvier 1514, 9 août 1514, 17 janvier 1515 (Bernard), ce dernier acte désigne, comme serviteurs du logis, Jean Pataud et Nicolas Ysoard, 15 avril 1515 (Murtin), 9 janvier 1516 (Nicolas Janin), 23 février 1523 (Pinhol), 13 novembre 1528 (Guessi) etc..., et dans une pièce des archives départementales G 194, du 8 janvier 1526.

(2) La ville paya leur dépense : « Item ount poié lesdictz seigneurs consuls à Pierre Chappelier, hoste de sainct Jacques, pour la despence faicte au logis de S. Jacques par le maistre provincial de l'ordre des observantins, et aultres observantins d'Avignon, alans tenir leur chapitre delà les mons, pour l'honneur de Dieu, deux livres, seize soulz...» Comptes des consuls (Ménard, op. cit. IV, preuves, p. 99, col, 2.). Pierre Chapelier fit construire, a proximité de St-Jacques, une maison où il établit une hôtellerie à l'enseigne de St-Pierre (archives départementales C. 194).

 

Le successeur de Chapelier, François Vernet, fut appelé, en 1533, à fournir du foin, à sept sous le quintal, à l'occasion du passage de François Ier (1). Puis, l'hôtellerie fut tenue par Etienne Tendron (1541), Pierre Faget (1543), Claude Faget (1548) et Barthélémy Faget (2) lequel avait Jacques de Bosco pour précepteur de ses enfants (3).

 

Le logis est encore cité en 1564 (4). Les consuls y vérifient les pintes en 1602 (5). Jean de Parades, avocat, le baille à loyer, en 1610, à Etienne Deilau, maître de postes, « ensemble lestable et escuyeries qu'est dans lenclos dud. logis et despendances d'icelle », pour deux ans, au prix annuel de 50 livres (6). François de Parades le loue, le 10 décembre 1616, pour trois ans, au prix de 70 livres par an (7), à Pierre Roux, hôte et boulanger (8), qui mourut en 1624 (9)

 

Il disparut bientôt après pour faire place à deux autres hôtelleries.

 

(1) Archives départementales C. 623.

(2) Archives départementales E. 349, Ursi, 14 février 1551.

(3) Puech, La Renaissance, CXXIII.

(4) 25 août, Ursi, Archives départementales, E, 358.

(5) Archives municipales, F. F. 14, f° 178. L'hôte était alors Abraham Camus qui passa, plus tard, au Lion d'Or.

(6) 30 avril, Guiran. Archives départementales, E, 242.

(7) Archives départementales, E, 246. Guiran.

(8) Archives départementales, E, 244, Guiran, 26 août 1614.

(9) Testament du 4 déc. 1624, Arch. dép., E, 255, Guiran.

 

Extrait de la Revue du Midi, N° 1, F. Rouvière, Janvier 1898 - pages 603-614

 


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