La Place des Carmes 7/9

La fin de l'église des Carmes de 1856 à 1877.

 

Histoire de la ville de Nîmes

Adolphe Pieyre, 1887.

En 1856, une des églises de la ville menaçait ruine. A mesure que le faubourg d'Avignon s'accroissait il avait fallu agrandir l'église Saint-Baudile, devenue trop restreinte pour la population. Ces réparations onéreuses avaient déterminé des fissures â la voûte et sur les murs latéraux du chœur de l'église.

 

Dans les derniers mois de 1856, ces lézardes s'étaient aggravées au point de compromettre la solidité de l'édifice. Les conseillers municipaux, qui se rendirent en commission sur les lieux, constatèrent qu'il v avait un véritable danger à continuer la célébration du  culte dans ces conditions. 

 

Et déjà plusieurs d'entre eux agitaient la question de la reconstruction; mais cette solution fut réservée et on se contenta de voter d'importantes réparations qui devaient consolider le monument.

 

En 1860, le Conseil municipal poursuivait ses travaux avec vigueur. Le lundi, 13 février, il adoptait, sur la proposition du maire, tout un plan général de grands travaux qui devaient faire suite à ceux entrepris sous l'administration Girard, menés à bonne fin par les municipalités qui l'avaient suivie à la mairie.

 

En premier lieu, le remplacement de l'église Saint-Baudile était décidé. On avait longtemps hésité à reconstruire à l'endroit où elle était défit une nouvelle paroisse en rapport par ses dimensions avec la population du faubourg et en harmonie avec les derniers monuments exécutés par la ville. Mais on s'arrêta à se servir de l'île de l'Orange. 

 

Deux raisons provoquèrent ce choix. D'abord la question d'économie, ensuite la possibilité de faire disparaître de la sorte un pâté de maisons informes, dédale sans nom de cour, d'écuries, de passages tombant presque en ruines sur certains points et jurant avec nos boulevards. Un crédit fut ouvert de 800.000 francs. 

 

II avait été résolu que le monument projeté ne serait édifié qu'après un concours, comme il avait été pratiqué pour l'église Saint-Paul. Ouvert jusqu'au ler août, il donnait lieu à l'envoi de vingt projets que le public fut admis à voir dans l'ultérieur de la Maison-Carrée pendant huit jours.

 

La commission nommée par le Maire pour l'examen de ces projets n'en retint que quatre, les numéros 5, 15, 21 et 18.

 

Le premier mis en première ligne émanait de M. Mondet, architecte à Bordeaux, le numéro 1, classé second, était l’œuvre d'Espérandieu (1). M. Varin, de Metz, était l'auteur du numéro 21, et M. Jacquerod, architecte à Nîmes, celui du numéro 18. Ces trois derniers projets furent l’objet de récompenses diverses, mais la commission et après elle le Conseil municipal adopta les plans de M. Mondet.

 

Pourtant, l’exécution des travaux ne fut pas sans soulever de graves difficultés du côté du ministère de la guerre auquel il répugnait de laisser élever un monument ayant vue directe sur les cours intérieures des casernes d'infanterie. Cette situation longtemps embrouillée ne fut résolue que par l'abandon des droits de la ville sur les bâtiments des casernes.

 

En 1866, le Conseil municipal finissait par avoir raison des différents retards qui avaient jusque-là empêché de donner suite au projet de construction de l'église Saint-Baudile depuis longtemps adopté. 

 

A la suite de longues négociations avec le ministère de la guerre, il fut enfin convenu que la ville renoncerait à son droit de nue-propriété sur la caserne d'infanterie à la condition que les droits des tiers seraient respectés, que l'église à construire serait affranchie de toute servitude militaire et que la caserne devait toujours être affectée aux troupes de la garnison. 

 

Sur ce dernier point une difficulté s'éleva et dans sa séance du 13 mars, le Conseil modifia ainsi qu'il suit sa décision. Si le ministre de la guerre vient à aliéner le bâtiment actuel qui sert de caserne, il en fera construire une autre dans l'enceinte de la ville.

 

Rien ne s'opposait donc plus à ce que l'église fût mise en adjudication. Ce fut fait le 20 mars au profit de M. Ormières, entrepreneur de Bordeaux, qui consentit à un rabais de 25 % (2).

 

Rendez-vous en 1877 pour la consécration de l'église... ouf !

 

(1) Espérandieu était né à Nîmes. On doit à cet architecte d'un haut talent l'église de Notre-Dame de la Garde, la Bourse et le Palais de Longchamps, à Marseille.

2) Le montant des travaux s’élevaient en maçonnerie, charpente et imprévu à la somme de 489.019fr 75

 

Images et histoire de la Place des Carmes.

>  I - Le Château de Nîmes en 1391

> II - La Porte Auguste, Adolphe Pieyre, 1886

> III - La Porte Auguste, Germer-Durand, 1874

> IV - La Porte Auguste, Albin Michel, 1876

> V - La Porte Auguste, Simon Durand, Henri Durand et Eugène Laval

> VI - La Porte Auguste, Adolphe Pieyre, 1887

> VII - L'église des Carmes en 1856, Adolphe Pieyre, 1887

> VIII - Saint Baudile en 1877, Adolphe Pieyre, 1887

> IX - Construction de la Caserne Montcalm 1695-1700

> X - Histoire de la Porte Auguste de la Révolution jusqu'à nos jours

 

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