HISTOIRE D'UN BÂTIMENT
L'HÔPITAL RUFFI
(de 1313 à 1937)
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Les fondations pieuses se multiplient
au XIIe siècle, au point qu'à la fin du XIIIe ou au début du XIIIe siècle on
constate l'existence à Nimes de plusieurs hôpitaux ou hospices.
Au voisinage de la Porte d'Espagne
(actuellement Porte de France), qui est appelée aussi dans les documents
anciens Porte Couverte, car elle conservait encore une partie des voûtes qui la
recouvraient, à l'époque romaine se trouvait : l'Hôpital des Pèlerins ou Hôpital
Saint- Jacques, d'où les pèlerins quittaient Nimes pour poursuivre
leur voyage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. En raison du nombre croissant de
ces sortes de voyageur, on voit s'établir à proximité, dans les débuts du XIVe
siècle, une hôtellerie, le Logis de la Coquille, destiné à héberger les pèlerins
valides, les malades seuls étant, désormais admis à l'Hôpital
Saint-Jacques.
Dans le même secteur, c'est-à-dire à
quelque distance de la ville, avait été établie la Léproserie, dite aussi
Hôpital Saint-Lazare, où étaient admis les lépreux, isolés ou en ménage, et 'qui
eut une abondante clientèle jusqu'au début du XVIIe siècle, époque où cette
terrible maladie cessa en Europe (sauf certaines régions de l'Espagne),
d'être contagieuse et disparut pratiquement de France.
1313
Il y avait aussi, dans la même zone,
l'Hôpital des Chevaliers dont nous ne savons que fort peu de choses et qui
paraît avoir disparu au XIVe siècle et s'être confondu avec l'Hôpital Ruffi, ou
Hôtel-Dieu, fondé en 1313.
Les ressources de ces
hôpitaux provenaient essentiellement du revenu des terres qui leur avaient été
attribuées par les actes de fondation et qui garantissaient, à l'origine, les
moyens d'existence de l'institution. Ces revenus s'étaient considérablement
accrus, au cours des temps par de nombreuses donations pieuses, faites surtout
par testament. Dans le système économique du Moyen-Age, où les revenus de la
terre tenaient une place importante, la plupart de ces hôpitaux étaient des
institutions riches, mais les installations étaient, souvent sommaires et, les
locaux exigus ; cependant il n'entrait, pas dans l'esprit des administrateurs de
ce temps d'accroître la capacité d'hébergement de l'institution telle qu'elle
avait été initialement établie. Lorsque les malades pauvres devenaient plus
nombreux, ils s'entassaient comme ils pouvaient dans les divers hôpitaux
existants, et un tel état de choses n'était pas rare, particulièrement en
période d'épidémies.
Un nîmois du nom de Raymond Roux
(Ruffi dans les documents de cette époque, tous écrits en latin) a créer
un nouvel hôpital appelé à un brillant avenir : par testament du 22 mai 1313
Raymond Ruffi légua la maison qu'il possédait dans l'enceinte des anciens murs
de Nimes (le rempart romain), près de la Porte Couverte et une grande
partie de ses biens, pour la fondation d'un hospice ou Hôtel-Dieu (Domus
Dei) de 12 lits.
1483
Les consuls de Nimes décidèrent, en
1483, d'acquérir l'Hôtel-Dieu fondé par Ruffi et, de l'agrandir pour en faire
l'unique hôpital de Nîmes. Tous les hôpitaux situés à l'intérieur des remparts
furent rachetés par la ville et, leurs bâtiments revendus ; leur mobilier fut
transporté à l'hôpital Ruffi.
La prise en mains par la ville de
l'Hôtel-Dieu marque une date importante dans l'histoire des hôpitaux de Nimes ;
le soin des malades pauvres n'est plus laissé à la seule charité privée sous le
contrôle de l'Eglise; les consuls prennent conscience de leurs responsabilités
dans le domaine de ce que nous appellerions aujourd'hui l'Assistance.
1592
Dans la deuxième moitié du XVIe siècle,
les troubles religieux éprouvèrent fortement l'Hôtel-Dieu qui fut pris à
plusieurs reprises par les parties adverses et finalement saccagé ; il ne
subsista bientôt, plus rien pour recevoir les malades qui durent être hébergés
dans des locaux de fortune. La paix revenue, le Conseil de ville se préoccupa de
reconstruire la maison des pauvres « que les injures de la guerre avaient
renversée ». L'œuvre fut entreprise en 1592 ; en 1601 le nouvel
Hôtel-Dieu était ouvert aux pauvres des deux confessions, catholique et
protestante mais en 1654, à la suite de divers différends qui s'étaient élevés
entre les administrateurs, un Arrêt du conseil d'Etat du roi ordonna que
l’Hôtel-Dieu servirait désormais pour les seuls catholiques, et que pour le
logement des pauvres faisant profession de la religion reformée il serait
construit un autre hôpital, sur un emplacement à choisir par les consuls
protestants. Le nouvel hôpital fut établi, non loin de l'Hôtel-Dieu, dans un
immeuble ouvrant, sur l'actuelle rue Jean Reboul. Il demeura ouvert, jusqu'à la
révocation de l'Edit de Nantes.
1660
Vers 1660, la Léproserie et
Saint-Antoine qui n'avaient plus guère d'activité avaient supprimés et,
leurs biens réunis à ceux de l’Hôtel-Dieu qui demeurait ainsi le seul hôpital de
Nîmes.
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1810
A l'Hôtel-Dieu, les malades
continuaient à être hébergés dans des locaux qui avaient été modernes au temps
d'Henri IV. Depuis longtemps il s'avérait nécessaire de pourvoir à son
remplacement.
1897
En 1897, le Conseil municipal admit le
principe de la construction d'un nouvel Hôpital et, dès l'année suivante, la
ville de, Nimes achetait dans ce but un vaste terrain en bordure du chemin de
Saint Césaire, mais c'est seulement en 1911 que les travaux de terrassement et
d'aménagement du sous-sol furent entrepris. La guerre de 1914 vint les
interrompre.
1923
La question fut reprise en 1923 et on
décida alors de construire le nouvel hôpital sur l'emplacement qui s'étendait à
proximité de l'Hospice d'humanité. Le projet, cette fois, devait être mené à bon
terme. Le 12 octobre 1924 Gaston Doumergue, Président de la République, posait
solennellement la première pierre du Centre médical. 10 ans plus tard était
achevé le groupe de bâtiments qui succédait avantageusement à la construction
vétusté qui s'élevait sur les lieux où, en 1313 Raymond Ruffi avait, fondé le
premier Hôtel-Dieu.
1937
Par la suite, en 1937, la Chambre de
Commerce s’installera dans les bâtiments de l’ancien hôpital Ruffi.
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De l'hôpital Ruffi à la CCI
Extrait de Nîmes au XXe siècle - www.nemausensis.com
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Nîmes - Hôtel Dieu en 1900
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1933
- La mise en service du nouvel hôpital de Nîmes, rue Hoche étant prévue à la
fin de l'année 1933, pour finaliser son financement, il fallait réaliser les
ressources prévues avec la vente de l'ancien hôpital Ruffi et du pavillon
Ducret.
Ces bâtiments appartenant aux Hôpitaux
c'est donc à la commission des hospices d'en réaliser la vente à l'exception du
centre anticancéreux de la rue du Mail où se feront des consultations externes
et du terrain de la petite cour et de la Morgue, qui seront réservés à
l'agrandissement de la place Montcalm.
Il est décidé de faire une grande
publicité pour cette vente, afin d'avoir des enchères avec un prix de base
raisonnable. Des sondages seront réalisés auprès des sociétés publiques et
privées susceptibles de s'intéresser à l'achat de ces immeubles.
Lors de la réunion du Conseil Municipal
du 27 février 1933, M. le Maire, Hubert Rouger expose qu'il avait eu l'idée de
faire de l'hôpital Ruffi une Maison Générale des Finances où aurait été
regroupés tous les services financiers de la Ville. Il rappelle qu'il avait
tout d'abord demandé la cession de la Caserne Montcalm qui venait d'être
désaffectée, mais le ministère de la guerre mit à cette cession un tel prix que
le projet fut abandonné, qu'il proposa ensuite à la même administration de
céder l'immeuble de la Manutention (emplacement actuel Hôtel Atria) dont elle a
l'usufruit indéfini, mais là encore le projet dut être abandonné en raison des
frais excessifs de transfert de ladite manutention.
C'est alors qu'une demande fut faite au
mois d'octobre 1932, au Ministère des Finances de bien vouloir faire connaître
le montant du loyer qu'il consentait à payer pour une Maison des Finances
installée dans l'ancien Hôpital Ruffi. Une première réponse fut une offre d'un
loyer dérisoire, une seconde informait la ville qu'il renonçait à donner suite
cette proposition. A ce niveau de la discussion, M. Belgorède, Conseiller
Municipal, propose de transformer une partie du pavillon Ducret en salle des
fêtes. Sa location aux nombreux groupements et sociétés permettrait de
récupérer l'annuité destinée à couvrir les dépenses. M. le Maire répond qu'il
étudiera volontiers la question, mais que tout dépend de la question
financière. Quant au projet de vente de Ruffi, il est mis au vote et approuvé
lors de la même séance.
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Le 20 boulevard Gambetta - Siège de la CCI jusqu'en 1936 . En 1933 le siège de la CCI est au
numéro 20 du boulevard Gambetta. Elle en avait fait l'acquisition en 1913 (*).
C'était la maison natale d'Alphonse Daudet.
Ces locaux ne suffisant plus aux
besoins de la CCI, un projet d'extension sera décidé. Deux immeubles voisins,
les 22 et 24 ayant été acquis en 1928, (actuellement entrée Bd Gambetta de
la Coupole) un premier projet réalisé par l'architecte Pélatan sera refusé
par le Conseil Général des Bâtiments Civils. Fallait-il le revoir ou rechercher
un autre emplacement. Fin décembre 1934 la vente de l'ancien hôpital Ruffi,
alors désaffecté, est rendue publique, la CCI entame des négociations pour son
achat.
Le prix fixé par la Mairie est de
1050000 frs, modéré pour ce bâtiment, car il comporte une importante
contrepartie esthétique destinée à améliorer l'urbanisme du quartier. À ce prix
d'achat, il fallait ajouter des travaux ainsi que les frais et taxes, d'un montant
de 1 360 000 frs. Pour réduire l'investissement global, la CCI décidera de
revendre immédiatement 1000m2 de bâtiments et cours, situés rue Jean Reboul (Actuel
Foyer Maurice Albaric) pour une somme de 250 000 frs, à laquelle viendra
s'ajouter la revente des bâtiments du Boulevard Gambetta.
(*)
Cette information est donnée dans la brochure de l'inauguration, page 12 et
datée du 3 juillet 1937 et éditée par la CCI.
Dans
le document édité par la CCI, "Au Temps de la libération 1945-1946, il est
écrit page 18 : "En ce temps là le siège est au 20 du Boulevard Gambetta,
dans un immeuble marqué aussi par la célébrité, puisqu'il s'agit de la maison
natale d'Alphonse Daudet, qu'elle occupe depuis le début du siècle."
- Une
plaque posée sur la façade du 20 Bd Gambetta donne une information
contradictoire : "La Chambre de Commerce a siégé dans cet immeuble du 1er
juillet 1857 au 30 juin 1936".
Qui a
raison ?
Les travaux d'aménagement
des nouveaux bâtiments de la CCI coordonnés par les architectes A. Pélatan et
H. Floutier débutent en septembre 1935.
La structure générale des
bâtiments formant l'ancien hôpital sera conservée entièrement.
La cour et la morgue
longeant la place Montcalm, non compris dans la vente, seront démolies pour
l'agrandir et la façade du bâtiment réhabilitée.
Le mur de clôture formant
la Cour d'Honneur côté rue de la République sera remplacé par une grille en
fer. Les diverses constructions comprises dans un rectangle donnant rue porte
de France seront démolies pour agrandir une cour attenante destinée à être
transformée en jardin.
La disposition intérieure
des pièces sera remaniée de façon à adapter les nouveaux locaux aux besoins de
la CCI. Les menuiseries proviennent de l'ancien château de Montcalm ainsi que
les cheminées monumentales en marbre de Carrare et pierre de Lens et
l'encadrement de marbre entourant la porte de la salle des séances au premier
étage. Un chauffage central par circulation d'eau chaude sera réalisé, il
comprenait des radiateurs dans les bureaux, et, procédé révolutionnaire pour
l'époque, des panneaux radiants posés sous le plancher de chêne (chauffage
par le sol) dans la salle des séances et le bureau du Président.
Le grand hall donnant accès
à l'escalier monumental sera décoré de panneaux peints à l'huile par des
artistes locaux. On y trouve à gauche une œuvre de Christol, professeur au
Lycée de Marseille, le port d'Aigues-Mortes ; à droite une toile de Vidal,
professeur au Lycée de Nîmes, représentant un paysage nîmois animé par des
porteuses de châles. De part et d'autre de ces peintures, quatre panneaux,
œuvres de Robert, professeur au lycée de Valence, représentant les métiers
régionaux.
La salle des séances sera
ornée de peintures à fresques d'André Clair, la foire de Beaucaire aux environs
de 1890, le Port d'Aigues-Mortes, le Carrier devant un paysage de garrigue, les
teinturiers, les potiers, les vanniers, les tonneliers, la magnanerie. Il y a
aussi des peintures à fresques de Henri Pertus (ne pas confondre avec
Ferdinand Pertus), la soie, l'huile avec un portail ouvert sur un moulin à
huile, les châles dans un jardin avec des tisserands et sur un fond où se
situent les principales villes comprises dans la circonscription de la chambre
de Commerce sont placés les personnages non pas les plus célèbres, mais ceux
qui ont marqué l'histoire de Nîmes par des actions ou œuvres particulières : -
Les Lombards (XIVe). - Traucat François (XVIIe) il fut le premier à propager la
culture du mûrier dans le Midi, surtout connu à Nîmes pour avoir recherché un
trésor en fouillant l'intérieur de la Tourmagne. - Jean Nicot né à Nîmes en
1530, ambassadeur au Portugal, il a aussi introduit le tabac en France, d'où le
nom de Nicotine. - Sigalon Antoine le céramiste et non pas Xavier Sigalon le
peintre. - Bonfa Jean, né à Nîmes en 1638, savant jésuite qui étudia et
enseigna l'astronomie, ses travaux inspirèrent Cassini, concepteur de la
célèbre cartographie de la France au XVIIIe. - Guizot Paul qui donna une grande
impulsion à la fabrication du bas de soie au XVIIe et non pas François Guizot homme
politique et écrivain du XIXe. - Paulet Jean né à Nîmes en 1731, il
perfectionna l'industrie textile.
En juin 1936 la CCI
s'installe rue de la République, l'inauguration se fera l'année suivante.
Le 3 juillet 1937, à 8h du
matin, en gare de Nîmes, arrivée de M. Max Hymans, Sous-Secrétaire d'État au
Ministère du Commerce, une délégation composée de M. Pierre Duc Président de la
CCI accompagné des membres du Bureau, et de M. Hubert Rouger, Maire de Nîmes
est là pour l'accueillir.
A 11h commencent les cérémonies
d'inauguration. M. Max Hymans dénoue le ruban tricolore barrant l'escalier
d'honneur et procède à la visite des locaux, suivi de tous les invités. Ensuite
ce seront les discours de circonstance et pour terminer la cérémonie un repas
sera organisé dans la salle des Conférences.
. Historique de la CCI - C'est suite à un arrêté du Ministère de l'Intérieur de l'an X
(1801) que fut décidé la création de Conseils de Commerce auprès des Préfets.
M. Dubois, Préfet du Gard, désignera par un arrêté du 7 brumaire an X, (29
octobre 1801) onze citoyens devant composer le Conseil du Commerce de Nîmes. Le
19 pluviose de l'an XI (8 février 1803) M. Dubois, Préfet du Gard, tient une
séance dans les locaux de la Préfecture pour procéder à la première élection
des Membres du Conseil qui sera formé de 9 membres, il sera porté à 12 en 1872,
à 15 en 1908, à 18 en 1929 et à 21 en 1935, les réunions se tiendront à la
Préfecture jusqu'au début du XXe S.
La circonscription de la
Chambre de Commerce de Nîmes comprenait à l'origine le département tout entier.
Le 30 avril 1909, la chambre de Commerce d'Alès sera créée avec pour
circonscription l'arrondissement d'Alès, celle de Nîmes aura les
arrondissements, de Nîmes, Uzès, Le Vigan.
C'est à l'initiative de la
Chambre de Commerce que sera créée en 1919 la Banque Populaire du Gard, en vue
de prêts destinés aux démobilisés ainsi qu'aux petites et moyennes entreprises.
Avant de devenir Hôtel
Consulaire, l'entrée de l'hôpital Ruffi se faisait comme actuellement Rue de la
République. Le rez-de-chaussée était occupé par les services du Laboratoire, de
la Radiologie, de la Pharmacie et des bureaux. Les deux étages supérieurs
abritaient les services de Chirurgie et des Spécialistes. Au-delà du bâtiment
central, se trouvait une autre cour bien cachée derrière un haut mur, cette
cour servait de dépotoir, c'est actuellement la cour de la CCI qui donne rue
Porte de France. Dans l'édifice annexe, actuel Foyer Albaric, on trouvait au
rez-de-chaussée la cuisine et les entrepôts, aux étages, deux salles de
Médecine et l'Internat.
Pour les Nîmois ce bâtiment
s'appelait tout simplement Ruffi, dans le langage commun on disait : il est à
Ruffi... je vais à Ruffi... beaucoup ne connaissaient pas l'origine de ce nom
qui remonte au 22 mai 1313, date à laquelle par testament Raymond Ruffi légua
la maison qu'il possédait dans l'enceinte des anciens murs de Nîmes (le rempart romain), près de la Porte
Couverte (Porte de France) et une grande partie de ses biens, pour la
fondation d'un hospice ou Hôtel-Dieu (Domus
Dei) de 12 lits.
En 1483 suite à une
épidémie les Consuls décident de l'acquisition de cet hôpital situé en dehors
du centre-ville en vue d'éviter des contagions. Ils avaient décidé de fermer et
vendre toutes les maisons de charité renfermées dans l'enceinte de la ville à
l'exception de l'hôpital Saint-Marc qui était destiné exclusivement aux femmes
en couches, ce dernier était situé sur l'emplacement actuel du Musée et de la
chapelle des Jésuites.
Une longue carrière commence pour Ruffi,
car il sera l'hôpital de Nîmes au cours des 450 années qui vont suivre.
-oOo-
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L'IMMEUBLE EN 1937
Extrait
de "l'inauguration
de l'Hôtel de la Chambre de Commerce de Nîmes"
3 juillet 1937. |
La CCI, rue de la République en 1937 La
structure générale des bâtiments formant l'ancien hôpital a été
conservée entièrement. La disposition entérieure seule a été remaniée,
de façon à y adapter les nouveaux locaux de la Chambre de Commerce sous
la direction de MM. A. Palatan et H. Floutier, Architectes D.P.L.G. à
Nîmes.
Porte Salle des séances Les menuiseries proviennent de l'ancien château de Montcalm
ainsi que les cheminées monumentales en marbre de Carrare et pierre de
Lens et l'encadrement de marbre entourant la porte de la salle des
séances au premier étage.
Salle des séances - Cheminée monumentale en marbre de Carrare et pierre de
Lens. Elle provient de l'ancien château de Montcalm. Le chauffage central a été réalisé par
circulation d'eau chaude, au moyen de radiateurs dans les bureaux et
par panneaux radiants posés sous le plancher de chêne dans la salle des séances et le bureau du Président.
Le grand hall donnant accès
à l'escalier monumental et desservant les grandes salles de réunions du
rez-de-chaussée est décoré de panneaux peints à l'huile par des
artistes gardois.
On
y trouve à gauche, le port d'Aigues-Mortes animé de chalands et
ouvriers bateliers, oeuvre de Christol, professeur au lycée Marseille.
A droite une toile de Vidal, professeur au Lycée de Nîmes, représente
un paysage nîmois agrémenté de porteuses de châles aux multiples
couleurs. De part et d'autre de ces peintures, quatre panneaux,
oeuvres de (Hubert) Robert (1), professeur au lycée de Valence, représentant les
métiers régionnaux, beaux dessins rehaussés.
(1) NDLR : Hubert Robert - Une centaine de ses dessins, dont beaucoup de sanguines, sont exposés au musée des Beaux-Arts à Valence. .
 La chaussure |  La Forge |  Les Potiers |  Les Tapis |
.
SALLE DES SÉANCES

De part et d'autre de la porte, peintures de Henri Pertus "Les hommes célèbres" voir détails au bas de cet article.
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PEINTURES À FRESQUES DE M. CLAIR ANDRE .

La foire de Beaucaire aux environs de 1890 Tous
les ans, au mois de Juillet, la foire de Beaucaire, une des plus célèbres de
France, s'installait sur le pré aux bords du Rhône, dominée par le vieux château
du XIe siècle.
A
l'ombre des platanes, à droite de la composition, voici un marchand de « terrailles
» montrant une cruche à une arlésienne. Celle-ci est richement parée d'un châle
nîmois ; elle tient par la main un enfant á qui elle a acheté une oublie, au
marchand de plaisirs que l'on voit portant une boîte cylindrique décorée et
surmontée d'une roulette à jeux.
Devant
une fontaine du XVIIe siècle, construite en pierre de Beaucaire, d'une belle
couleur ocre, une jeune fille lave une « dourque ».
Derrière
ce groupe, des gens vont s'embarquer dans une diligence assurant le service
entre Nîmes et Tarascon, une voyageuse qui a pris place se montre à la
portière. Sur l'impériale de la voiture, le conducteur charge des provisions
que lui tend une citadine.
À côté
d'un groupe de poteries des fours régionaux : Uzès, Saint-Quentin, Meynes,
Villeneuve, Marseille, Vallauris, etc..., une petite fille tient un canari en
cage, tandis que son frère joue au diabolo.
Au
centre et au premier plan une marchande, en costume de comtadine coiffée de la «
cagnoto » blanche, fait choisir des étoffes à des clientes qui
apprécient une cretonne.
De
dos, une fruitière pèse des oranges dans une romaine pour une paysanne coiffée
d'un foulard. Celle-ci est drapée d'un fichu en indienne, orné de fleurs,
imprimé à la planche dans les fameuses manufactures nîmoises de l'époque.
Dans
le fond un manège de chevaux de bois amuse les enfants.
Au
centre et au second plan circule une foule animée.

Le port d'Aigues-Mortes
Aigues-Mortes
cité des Croisades, située à la pointe sud du département, au milieu des
lagunes, fut autrefois un port de commerce important.
- Au
centre de la fresque, des femmes viennent de charger de sel le chaland a VÉNUS
» à l'aide de grands paniers en osier.
- À
droite un pécheur et une jeune fille raccommodent un filet, tandis qu'un groupe
d'hommes revenant de la mer, discutent de pêche.
- À
gauche un jeune marin prés d'une jeune femme triant du poisson qu'une
poissonnière va emporter.
Derrière
eux un homme lave un fût.
Sur le
canal, qui relie le Rhône à la mer, des chalands chargés de fûts de vin
remontent le courant.
-
Au-dessus, les remparts du XIIIe siècle construits par Philippe-le-Hardi, fils
de Saint-Louis, étalent les belles horizontales calmes de leurs murs de pierres
dorées.
La
porte de la Reine, flanquée de deux puissantes tours, se présente de face ; sur
le côté droit, on aperçoit la plus élégante porte dite des Cordeliers et la
tour Villeneuve.
- Dans
les angles du panneau, pour fermer la composition, des filets de pêche pendent
aux mâts des bateaux que le chaland nous cache.
-
Entre les fenêtres, des peintures représentent les anciens métiers gardois dans
leurs pratiques primitives.
De
gauche à droite :
 | LE CARRIER
Devant
un paysage de garrigue nîmoise, planté d'oliviers, de cyprès, de figuiers, un
ouvrier au teint hâlé, fore un trou de mine à l'aide d'une longue barre de fer
qu'il fait retomber de tout son poids dans le trou amorcé à la vrille.
Derrière
lui on voit un cric qui servira à déplacer les gros blocs, et une cruche avec
laquelle il videra de l'eau dans l'excavation pour remonter la poussière sous
forme de boue.
Les
vieux moulins du quartier de la Croix de Fer apparaissent dans le lointain. |
 | LES TEINTURIERS
Dans
une cour, devant une porte du XVIIIe siècle, une femme trempe dans la teinture
un écheveau de laine qu'elle manie à l'aide de bâtonnets ; une autre fait
écouler un tissu qui sort de la cuve.
Au
premier plan, des cornues et des cruches contiennent la teinture.
A
l'horizon le petit village de Rochefort, dont on aperçoit le clocher, sert de
fond à cette scène. |
..  | LES POTIERS
C'est
à Uzès et à Villeneuve que nous situerons les potiers.
Devant
une porte Renaissance qui existe encore à Uzès, un ouvrier façonne une jarre au
tour qu'il actionne avec le pied, tandis qu'une femme en costume de comtadine
va porter des vases au four.
Au bas
du panneau, dans un but décoratif, s'alignent des potiches de formes variées
contenant des plantes fleuries. Derrière une vigne vierge et des cyprès, le
soleil colore le fort Saint-André à Villeneuve. | . | LES VANNIERS
Vallabrègues
sis aux bords du Rhône, sur un terrain propice à la culture du roseau et du
jonc, a vu de bonne heure s'installer les vanniers.
. Voici
sous un acacia, devant sa porte, une femme tressant une vaste corbeille qui
servira aux maraîchers de la vallée du Rhône.
. Au
second plan une jeune fille apporte une gerbe de joncs.
. Le
paysage est composé des vues de Vallabrègues et de Saint-Bonnet |
 | LA MAGNANERIE
C'est
aux pieds des Cévennes que se pratique la sériciculture.
À
Sauve dans un de ces mas cévenols qu'on aperçoit á droite de la composition,
une magnanerie est installée. Nous voyons, répandus sur des étagères, les
rameaux de bruyère sur lesquels les vers ont filé leur cocon.
Au
premier plan deux jeunes filles enlèvent soigneusement les cocons de la bruyère
et les trient selon leurs qualités dans des paniers différents.
Les
collines caractéristiques du pays, barrées de gradins pour maintenir la terre
aux flancs des rochers, font suite au panneau des fileuses.
Sur la
branche de bruyère du premier plan, on remarquera un ver à soie tissant son
cocon. |
. | LES TONNELIERS
La
scène se passe á Milhaud, pays de vastes vignobles au flanc d'une garrigue
plantée d'oliviers.
Devant
la porte de l'atelier, ombragée d'une treille, un ouvrier jointe un tonnelet á
l'aide du serre-joints. À l'intérieur du tonneau, dans un réchaud, pareil á
celui que nous voyons au premier plan, dans les herbes, flambe un feu de
copeaux qui rendra les douelles flexibles.
Après
cette opération, il cerclera le tonneau du cerceau de fer, et le passera á son
compagnon pour le fixer définitivement avec le ciseau.
Dans
le fond, à droite, un ancien moulin à vent domine un groupe typique de maisons. | .
PEINTURES A FRESQUES DE M. HENRI PERTUS (fils de Ferdinand Pertus)

I. -
LA SOIE. -. À gauche de la cheminée.
Le
paysage représente le vieux pont du Vigan, au premier plan, à gauche une
paysanne en costume cévenol apporte une corbeille de cocons, qu'une femme
assise pèse avec une romaine. À droite des femmes assises dévident les cocons
dans une bassine pleine d'eau chaude, pendant que l'une d'elle rattache le fil
au tourniquet suspendu au plafond.

. II. -
L'HUILE. - A droite de la cheminée.
Par le
portail ouvert du moulin á huile, on aperçoit la meule qui broie les olives, et
la vis du pressoir mu à bras qui presse les « cabas ». Au premier plan
sous le feuillage des oliviers des jeunes filles transvasent de l'huile
nouvelle dans la jarre d'une vieille femme assise sur une meule de pierre, et
un jeune homme porte sur l'épaule le « barrau » d'huile, dont la forme
est très particulière. Au fond se dresse la tour fenestrelle et les profils du
château d'Uzès.

III. -
LES CHALES.
Dans
un jardin des tisserands présentent des châles à un groupe de jeunes femmes
vêtues des costumes des différentes régions de la Provence. Celle qui déploie
le châle avec l'homme agenouillé porte la coiffe nîmoise. Puis derrière sont :
la Comtadine, les Arlésiennes et la Provençale de la côte. À droite et dans le
fond, on peut suivre les phases de la fabrication, d'abord les dessinateurs,
puis dans la baie de droite le bobinage des fusettes et le choix des laines et
des soies, et dans la deuxième baie le tissage proprement dit sur le métier.
Dans le fond à gauche, on voit les Arènes et les tours de l'Horloge et de la
Cathédrale de Nîmes.
Les
costumes, de même que ceux des panneaux précédents, sont ceux du milieu du
siècle dernier, époque où ces industries se pratiquaient dans nos régions, et
avant que la machine ait entièrement remplacé l'homme.
. 
LES HOMMES CÉLÈBRES - Ces deux tableaux sont situés de part et d'autre de la porte du bureau du Président de la CCI.
. IV. -
LES HOMMES CÉLÈBRES.
Sur un
fond où se situent les principales villes du ressort de la Chambre de Commerce
de Nîmes se placent les personnages les plus célèbres, qui ont illustré d'une
façon ou d'une autre, le Commerce et l'Industrie á Nîmes. En commençant par la
gauche, ce sont : ..
- Les
LOMBARDS, qui au XIIIe siècle ont introduit à
Nîmes le Commerce, la Banque et le Change.
. - (François) TRAUCAT
au XVIe siècle qui, parallèlement à OLIVIER DE SERRE, introduisit et
développa la culture du mûrier dans notre région.
. - (Jean) NICOT (XVIe siècle), Ambassadeur au Portugal, en rapporta le
tabac qui arrivait d'Amérique et propagea son usage.
. - (Antoine) SIGALON (XIVe siècle), Céramiste, réalisa de magnifiques poteries,
très rares à l'heure actuelle et souvent confondues avec les meilleures
productions italiennes.
. - (Jean) BONFA (XVIIe) fonda au début du XVIIe siècle une fabrique de
velours à Nîmes.
. - (Paul) GUIZOT
(XVIIe) à la fin du XVIIe siècle à Nîmes donna une grande impulsion à la
fabrication du bas de soie.
. - (Jean) PAULET
(XVIIIe) rapporta d'Angleterre les nouveaux métiers et perfectionna l'industrie
textile.
.. Dans
le fond, s'étagent autour de Nîmes qui s'étend de chaque côté de la porte : . À gauche : AIGUES-MORTES, VAUVERT, SAINT-HIPPOLYTE, SAUVE, SUMÈNE, SOMMIÈRES et
LE VIGAN.
. À
droite, SAINT-GILLES, REMOULINS (Le Pont du Gard), UZÈS, VILLENEUVE, BEAUCAIRE,
ROQUEMAURE, PONT-SAINT-ESPRIT, BAGNOLS.
.
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