Réparations - Armement - Défense des Remparts.

Extrait des Anciennes Fortifications de Nîmes

par M. Igolen, 1935.

 

 

 

XI

Réparations - Armement - Défense des Remparts.

 

De tout temps, l'entretien des remparts fut une des grandes préoccupations de nos consuls : préoccupation d'assurer la défense de la ville, préoccupation pécuniaire aussi, car l'une n'allait pas sans l'autre.

 

Tout au long de son Histoire de Nîmes, Ménard nous donne maints détails sur les différentes réparations effectuées aux remparts, sur les principales alertes auxquelles la place fut soumise et les mesures prises chaque fois pour en assurer la défense. Il a ainsi permis à ceux qui ont voulu écrire sur Nîmes de mettre à jour certains points obscurs de notre Histoire locale, identifier, par exemple, l'origine de telle porte ou de telle tour, déterminer la disposition de telle partie des fortifications etc... nous renvoyons le lecteur pour tous ces menus détails à l'Histoire de Nîmes de Ménard, mais, dans cette étude nous ne pouvons passer sous silence certains renseignements d'ordre général sur les réparations, l'armement et la défense des remparts au cours des principaux faits de notre Histoire.

 

Réparations aux murs, aux porte, aux tours, aux fossés, construction de nouvelles tours ou couverture de la partie supérieure de certaines d'elles, établissement de nouvelles barbacanes ou réfection des anciennes, réfection des ponts-levis, des herses, des guérites, dégagement du chemin de ronde à l'intérieur des remparts, nettoyage des fossés, adduction d'eau dans ces derniers, etc. etc, telles ont été, de tout temps, les principales réparations effectuées à l'enceinte pour la maintenir en état de défendre la ville.

 

La surveillance des remparts était assurée en permanence, en cas d'alerte, par des sentinelles placées sur lès tours et les endroits les plus exposés, sentinelles doubles la nuit, afin qu'il y en ait toujours une aux aguets, sentinelles placées au haut de la Tour Magne ou de la Tour de l'Horloge, s'il fallait surveiller au loin l'approche de l'ennemi.

 

Si la place menaçait d'être attaquée, il n'était pas rate de voir plusieurs portes de la ville fermées, murées même quelquefois, afin de rendre plus difficile l'entrée de la place.

 

La défense des remparts était assurée par des soldats placés derrière les créneaux ; il y eu avait à chaque créneau ou tous les deux créneaux, suivant les circonstances ; par des arbalétriers, au nombre de un ou deux à chaque ouverture pratiquée dans les murs, pour tirer de l'arc ou de l'arbalète ; quelquefois on établissait aux endroits les plus exposés, des piliers, des échafauds ou machines en bois, en forme de tour et à plusieurs étages, sur lesquels on plaçait quelques soldats pour tirer des flèches sur l'assaillant.

 

Une garde particulière était placée à l'endroit où les eaux de l'Agau entraient dans la ville, point faible et dangereux, bien que les ouvertures par lesquelles l'eau passait fussent garnies de treillis de fer.

 

Pour la défense, les murs et les tours étaient approvisionnés de tonneaux remplis de pierres de toutes grosseurs, de poutres de toutes sortes, de pots de terre destinés à recevoir, au moment de l'assaut, des cendres, de l'eau ou de l'huile bouillante, des étoupes, du soufre, du suif, etc… toutes choses destinées à être projetées sur l'ennemi au moment de l'assaut.

 

L'armement des remparts était très varié ; il comprenait particulièrement des mangonneaux, engins destinés à lancer des pierres de deux quintaux et plus ; des bricoles, pour lancer de grosses pierres ; des frondes, pour lancer des pierres de poids moindres, pour lancer des flèches et des dards; l'armement de la ville disposait d'espingoles, ou grandes arbalètes ; d'arbalètes avec leurs bancs cadres et affus ; d'arbalètes de tour avec viretons, dispositif permettant d'imprimer aux flèches un mouvement de rotation pour rendre leurs blessures plus pénétrantes, d'arbalètes de deux pieds ; des arcs avec leurs traits; des bâtons avec frondes; des vouges ou glaives etc… etc...

 

A une certaine époque, tous les habitants devaient être armés d'une fronde ; tous les défenseurs pauvres devaient être pourvus d'une côte d'armes, d'un heaume, d'un glaive de dix palmes de longueur et d'un gorgerin. Tous les nobles et bourgeois étaient tenus d'entretenir autant de harnais complets qu'ils pouvaient avoir de domestiques propres à porter les armes.

 

En 1357, les consuls demandèrent au Sénéchal la permission d'avoir une cloche pour faire sonner le tocsin en cas d'alerte.

 

En 1358, l'armement des remparts comprenait particulièrement deux mangonneaux, quatre bricoles et six espingoles.

 

En 1359, la ville acheta 40.000 dards ou traits pour le service des arbalétriers, 2000 arbalètes et 200 pavois.

 

En 1363, l'artillerie parut pour la première fois sur nos remparts sous la forme de deux canons en fer.

A titre de renseignement, signalons qu'au tome V de son Histoire de Nîmes, Ménard donne, pour l'année 1487, l'inventaire détaillé des pièces d'artillerie et des meubles de l'Hôtel de Ville de Nîmes.

 

SUITE REMPARTS DE NÎMES

 

> 1 - AVANT-PROPOS.

> 2 - L'ENCEINTE ROMAINE.

> 3 - LES SEPT COLLINES DE NÎMES.

> 4 - NIMES DE LA DECADENCE ROMAINE AU XIe SIÈCLE.

> 5 - LES REMPARTS DU MOYEN-AGE

> 6 - LE CHATEAU ROYAL DE NÎMES.

> 7 - LES FORTIFICATIONS DE ROHAN - 1621 à 1629.

> 8 - LA CITADELLE ET L'ENCEINTE SUPPLEMENTAIRE DE 1687

> 9 - ENCEINTE SUPPLEMENTAIRE DES FAUBOURGS XVe ET XVIe SIÈCLES.

> 10 - LES CASERNES

> 11 - REPARATIONS ARMEMENT - DÉFENSE DES REMPARTS

> 12 - LA DÉMOLITION DES REMPARTS DE NÎMES

 

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