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Les Anciennes Fortifications de Nîmes M. Igolen, 1935.
VIII La Citadelle et l'Enceinte supplémentaire 1687.
Louis XIV, craignant que la ville de Nîmes ne fut, un jour, l'objet de troubles analogues à ceux qui s'étaient produits sous le règne de son prédécesseur, et voulant pouvoir la tenir à sa merci en toutes circonstances, ordonna, en 1687, la construction d'une citadelle qu'il doterait ensuite d'une garnison, susceptible de remplir le but qu'il s'était proposé.
C'est ainsi que fut construite la citadelle, ou fort, la Maison Centrale actuelle, qui n'a reçu, pour sa destination spéciale, que des modifications de détail, dans son ensemble.
L'endroit choisi pour y construire la citadelle fut un rocher situé hors et près de la ville et commandant toute la place.
Les travaux commencèrent le 8 mai 1687 par l'abatage des arbres qui se trouvaient sur le rocher choisi, le 15 du même mois il fut dressé un devis très détaille des travaux à entreprendre, puis l'on posa la première pierre du fort.
La citadelle comprenait quatre bastions, un chemin de ronde intérieur, un mur d'enceinte l'entourant de toutes parts. Au milieu se trouvait une place d'armes carrée, renfermant les logements du gouverneur et des officiers, des casernes pour la troupe, des corps de garde, des prisons, une chapelle, des magasins à vivres et à munitions, des escaliers pour descendre dans les fossés ou remparts, en un mot la citadelle fut construite et aménagée comme un véritable fort, pouvant se suffire à lui-même et capable de dominer et de commander la ville en toutes circonstances.
Une porte fut ouverte sur la Garrigue, sur le côté nord, permettant l'entrée ou la sortie de ce côté et pouvant servir, au besoin, à l'entrée de secours arrivant par la montagne.
A la suite de la construction de cette citadelle, on remania, l'année d'après, tout le côté nord des anciennes fortifications de Nîmes. On démolit les vieux remparts du XIe siècle depuis la Bouquerie jusqu'au Château Royal, et, sur leur emplacement on créa un beau Cours qu'on planta de trois allées d'ormes.
La citadelle fut ensuite reliée aux remparts du moyen-âge par de nouvelles murailles. A l'est, le bastion sud de la citadelle fut réuni au rempart de la Bouquerie, à l'ouest les nouvelles murailles partirent du bastion nord et vinrent aboutir au Château Royal en suivant le tracé jalonné actuellement par la rue de la Faïence, la rue Rangueil, ex rue des Remparts, et la rue de Bourgogne. La nouvelle enceinte formait un petit bastion près de la citadelle, un deuxième à l'angle actuel de la rue de la Faïence et de la rue Rangueil (dont on voit encore une partie de nos jours), et un troisième, peu saillant, au coin de la rue de l'Enclos Rey actuelle. Les nouvelles murailles, englobant tout le quartier populeux des Prêcheurs ou des Bourgades, furent percées de trois portes :
- une, de faibles dimensions, près de l'entrée de la citadelle, - une autre, au bout de la rue Porte d'Alès actuelle, - la troisième, près du Château Royal, au milieu du nouveau Cours, qu'on appela dans la suite Porte des Casernes, du nom des casernes qu'on devait construire tout près quelques années plus tard.
En 1689, la petite ouverture faite près de la citadelle fut murée à cause de son étroitesse et des inconvénients qu'elle présentait par suite de sa proximité du corps de garde du fort ; elle fut remplacée par une autre porte ouverte au milieu du nouveau Cours et faisant pendant, pour ainsi dire, à celle des Casernes, à l'autre extrémité du dit Cours.
Le nouveau Cours de 1687 est devenu de nos jours le boulevard Gambetta.
SUITE REMPARTS DE NÎMES
> 3 - LES SEPT COLLINES DE NÎMES. > 4 - NIMES DE LA DECADENCE ROMAINE AU XIe SIÈCLE. > 5 - LES REMPARTS DU MOYEN-AGE > 6 - LE CHATEAU ROYAL DE NÎMES. > 7 - LES FORTIFICATIONS DE ROHAN - 1621 à 1629. > 8 - LA CITADELLE ET L'ENCEINTE SUPPLEMENTAIRE DE 1687 > 9 - ENCEINTE SUPPLEMENTAIRE DES FAUBOURGS XVe ET XVIe SIÈCLES. > 11 - REPARATIONS ARMEMENT - DÉFENSE DES REMPARTS > 12 - LA DÉMOLITION DES REMPARTS DE NÎMES
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