Seigneurs de Rochefort.

 

 

 

Rochefort a appartenu successivement à plusieurs familles. La plus illustre est celle des :

Comtes de Toulouse,

qui la possédèrent jusqu’en 1228. A cette époque, Raimond VII accepta la paix que la reine Blanche lui offrit par l’entremise du Comte de Champagne, et cette partie du Languedoc fut réunie au domaine royal par le traité de Paris.

 

Trois rois furent seigneurs de Rochefort :

Louis IX ou Saint Louis

Philippe III le Hardi

Philippe IV le Bel

Cette époque fut une ère de bonheur et de prospérité pour les habitants.

 

La reconnaissance ou hommage rendu à la date de 1261 au roi Saint Louis alors seigneur de Rochefort de la part des habitants, énumérait les diverses redevances dont ils étaient tenues envers le roi, savoir :

onze livres melgoriennes (valent chacune 1IF50), deux lièvres, trois muids d’avoine, une charge de bois (3 quintaux) pour chaque habitant ayant bête à bat, 12H1O sols tournois d’albergue, 12 deniers melgoriens pour chaque bateau de pêche de l’étang et une livre de poivre à Pâques, le tout payable annuellement.(1)

 

(1) Cet hommage fut renouvelé en 1339. Il fut dit que le seigneur recevrait cent dix salmées de terre à l’étang en cas de dessèchement, qu’il aurait le droit du 20e et du 7e dans l’autre

 

En 1295, Philippe le Bel échange avec :

Gérard de Amici

 Seigneurs de Chateauneuf et Baron de Lunel la terre de Rochefort contre la moitié de la baronnie de Lunel, où se trouvait le port d’Aiguesmortes. Cette échange, par lequel Gérard de Amici devint seigneur de Rochefort fut une calamité par la vexations dont il accablait les habitants de Rochefort et tous ses autres vassaux qu’il leur prenait tout jusqu’à leur lit.

 

En 1307, le 9 Juin, Gérard Amicy signa un acte où il était accordé dit et ordonné aux consuls, manants et habitants du dit Rochefort que si l’étang dudit lieu se mettait à sec, il serait payé par les dits consuls et habitants au dit seigneur baron, la 7eme partie des fruits provenant des terres desséchées.

Aux seigneurs de Amici succèdent comme propriétaires de la terre de Rochefort les :

d’Albaron

seigneurs des baronnies de Lers, de Rochefort et de Montfrin qui cèdent leurs droits aux :

d’Arpajon

L’un d’eux construisit en 1553, le moulin à vent sur la roque du Peyron Vers 1590, les comtes :

de Suze

(de La Beaume – Suze)

succèdent aux Arpajon.

( Le dessèchement de l’étang eut lieu pendant que cette famille possédait la terre de Rochefort.)

 

Puis la propriété de Rochefort passe aux mains des seigneurs :

de Mesme.

L’un d’eux, Président au parlement de Paris, vend la terre de Rochefort à M. :

Porcellets-du-Baye

le 4 Mai 1668. Celui-ci ne la garde que jusqu’en 1693 époque ou :

M. de Brancas

devint seigneur de Rochefort. Il est institué Maire perpétuel du lieu, par ordonnance du 6 Juillet 1693.

 

L’un de ses successeurs,

M. de Brancas Laudun

vend ensuite la terre de Rochefort à :

Messire Laurent de Robert à suivre...

Les de Brancas, branche des Comtes de Rochefort
IX
André-Joseph de Brancas, I, du nom, Marquis de Courbons, Comte de Rochefort, &c. fils aîné d'Honoré, & de Françoise de Cambis, fut premier Consul de la Ville d'Aix en 1690, Gouverneur de Beaucaire en février 1697, testa le 4 juin 1709, & mourut dans le même mois. Il avait épousé,
1° le 15 août 1683, Ursule de Porcelet, fille de fille de Henri, & de Louise-d'Albenas-de-Laudun, morte en décembre 1706 ;
2° Louise d'Escalier, veuve de Pierre de l'Arche, de Beaucaire en Languedoc.
Du premier lit sont nés :
1 - André-Joseph, qui suit ; ou André-Louis (selon Moréri) ;
2 - Henri-Antoine-Thomas, chevalier de Maltr, Capitaine de Cavalerie dans le régiment de Berri, puis Colonel d'un Régiment d'Infanterie de son nom, à la tête duquel il se distingua à la défense de la ville d'AIre, sous le Marquis de Goësbriand, Lieutenant-Général, en récompense de quoi le Roi lui donna, au mois de Novembre 1710, après la sortie de cette place, le Régiment d'Aunis, aussi Infanterie. Il fut créé Brigadier des Armées du Roi le 3 Avril 1721, & il se démit de son régiment en faveur de son cousin, le Comte de Brancas, de la branche de Villeneuve, le 13 juin 1734.
Du second lit vint selon P. Antelme,
3 - Henri, chevalier de Malte, Colonel du Régiment d'Aunis en 1708.

X
- André-Joseph de Brancas, II du nom, ou André-Louis, (selon Moréri), Marquis de Courbon, Comte de Rochefort, Seigneur de Saint-Roman, & fut fait Gouverneur de Beaucaire en Décembre 1709, après son père. Il mourut à Avignon le 27 octobre 1748, âgé de 60 ans.
Il avait épousé, sans enfants, en 1717, Jeanne de Tache, fille de noble Marc-Antoine, Seigneur de Devert, & de Madeleine de Roux.

Extrait du Dictionnaire de la Noblesse, par De la Chenaye-Desbois et Badier, 1864 - Tome troisième, pages 126 à 127

Messire Laurent de Robert

qui à pour légataire, le dernier baron du lieu :

Messire Joseph Gabriel Jean Baptiste de Barbier de Rochefort

qui fut Maire dans cette ville le 6 Nivôse an XIII (Décembre 1805).

 

Ce barbier avait pris le titre de comte. Les habitants lui contestaient l’authenticité de ses titres de noblesse, arguant qu’il avait pris le titre de comte pour se faire octroyer des frais de voyage plus élevés qu’il n’y avait droit.

Il soutint contre la communauté représentée par M.M Granet et Sicard, un long procès de 1763 à 1783 et dont l’issue définitive n’est pas bien établie.

 

Tout d’abord, la cour des aides permit d’imposer cent dix salmées de terres à l’Etang, et le moulin à vent situé sur la Roche du Peyron et appartenant au seigneur. Ensuite la même cour permit d’imposer la totalité des biens de Barbier, semblant nier par-là, la nobilité des biens du seigneur. Mais plus tard Barbier réussit à obtenir :

1- Le 19 Juin 1772., un arrêt de la cour des Aides, l’autorisant à percevoir le droit de tasque dans l’étang.

2- En 1778, un arrêt de la même cour l’autorisant à jouir, en présomption de Nobilité, de la tour ou prison de l’aire, de la forêt de Malmont et de celle de la Rouvière.

3- En 1782, un autre arrêt l’autorisant à jouir noblement du tènement de la forêt de la Bégude.

 

Il prétendait en outre :

1) Avoir le droit de Tasque ou de Champart sur les foins, luzernes et barjlades.

2) Exiger que, comme pour ses prédécesseurs, chaque habitant lui portât une charge de bois, à cause de l’asile qu’ils trouvaient dans le château en temps de guerre ; ce à quoi les habitants répondaient : « le château étant démoli, point d’abri pour la guerre, donc point de bois. »

3) Empêcher la construction d’un four communal que les habitants projetaient pour se soustraire aux vexations des fourniers du seigneur.

4) Avoir en sa possession les archives de la communauté que lui refusaient M. M. Granet et Sicard consuls.

 

On ne connaît pas de suite à ces affaires, qui n’étaient que des corollaires du procès de roture.

Aucun acte ne fournit, à notre connaissance, l’indication d’un jugement définitif. Il est probable que la solution en fût à la fois suspendue et donnée par les évènements qui accompagnèrent la Révolution. (Le Conseil Municipal de Rochefort, par une délibération en date de 1789 demande à l’assemblée nationale de décréter que tous les procès et jugements en fait de dîmes soient suspendus.

Bien que M Barbier soit qualifié de dernier seigneur du lieu, il eut pour contemporain, un noble intéressant la communauté. C’est un M.

de Clausonnettes,

comte de Rochefort, qui présida l’Assemblée des députés des trois ordres qui eut lieu à Uzès en 1789, et où furent députés Roch Granet et Sicard.

 

André Laget