Hannibal 218 av. J.C.

 

Les Garrigues de A. Bernardy, 1969.»

C'est en l'an 218 avant J.-C. que se produit le premier événement important digne d'être noté. La deuxième guerre punique entre Rome et Carthage amène Hannibal à envahir l'Italie par voie de terre. Depuis L'Espagne, cet audacieux général va donc traverser les Pyrénées avec cinquante mille hommes, neuf mille chevaux et trente-sept éléphants de guerre, sans compter ses impedimenta qui sont considérables.

 

Cette marche à travers notre région fait, à l'époque, beaucoup de bruit et a fait depuis couler beaucoup d'encre. Rien de tragique cependant ne se produit chez nous car Hannibal a eu soin de se concilier à prix d'or l'amitié des populations dont il traverse le territoire. Ainsi, même les riverains du Rhône lui prêtent main-forte pour la construction des radeaux nécessaires au franchissement du fleuve. L’itinéraire qu’il suit ne paraît plus discuté aujourd’hui, Nîmes, Remoulins, le bord de l’étang de Rochefort et Pujaut, Tavel, Saint Geniès de Comolas et l’Ardoise qui est le lieu choisi le franchissement du fleuve.

 

Mais tandis que les Volques sont pour lui des amis, les Cavares de la rive gauche du Rhône lui sont franchement hostiles et veulent s’opposer au passage de cette dangereuse et encombrante armée. Alors, en ce mois de septembre, Hannibal tente et réussit une manœuvre fort habile; il envoie vers le Nord son lieutenant Hannon, avec un fort détachement de troupes qui franchit le fleuve près du confluent de l’Ardèche, au nord de Pont Saint Esprit, redescend quatre jours après sur la rive gauche sur les arrières des Cavares, incendie leur camp, les prends à revers et les met en fuite pendant que le gros de l’armée franchit le Rhône sur les barques et les radeaux préparés à l’avance; sur la rive droite il ne reste bientôt plus que les trente-sept éléphants qui sont alors groupés sur un très grand et unique radeau, recouvert de terre, d’herbes et de feuillages, tiré par de multiples barques; la traversée se serait très bien passée si trois ou quatre bêtes, effrayés, n’étaient tombées dans le fleuve, noyant leur cornac; cependant grâce à leur trompe dressée qui émerge, elles peuvent rejoindre la rive; ainsi aucun animal ne sera perdu et l’armée carthaginoise peut alors reprendre sa marche vers les Alpes et son destin.

 

Le souvenir de ce passage de l’armée d’Hannibal dans nos régions, pourtant vieux de vingt-deux siècles, est resté assez vivace dans nos régions puisque la légende affirme qu’une stèle avec inscription, élevée en bordure de la route près de la Roque sur Cèze, marquait l’emplacement du tombeau d’une fille du général carthaginois, mais la stèle a disparu depuis une vingtaine d’année et la légende s’évanouira définitivement avec cette disparition.

 

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