La Démocratie de l'Ardèche,

Jeudi 31 janvier 1901.

Archives Dép. de l'Ardèche

PER 773 1901

 

Coux - On nous écrit.

 

Quand notre pauvre commune de Coux en proie à la réaction cléricale et Jésuitique, un citoyen s'avise d'avoir de libres et franches allures, il faut qu'il ait la peau bien dure pour ne pas être écrasé. Tudieu, quelles avalanches !

 

Membre de la minorité républicaine qui ne va pas chercher son mot d'ordre à Rome, absolument dévoué je puis le dire , à la cause de la justice, je me suis vu insulté, diffamé, menacé de coups, privé de travail et cela sans pouvoir espérer la moindre réparation.

 

Voici que, par surcroît de malchance, je suis aujourd'hui en passe de devenir moi-même un affreux diffamateur. Il s'agit d'un fait qui, tout personnel qu'il est, doit être connu du public, parce qu'il démontre une fois de plus de quoi sont capables les hypocrites de sacristie.

 

J'achète un collier d'une forme spéciale aux grands chiens. Un mois après, il disparaît du cou de mon molosse. Je garde silence. Mais trois mois et demi plus tard, le 15 janvier courant, mon petit garçon reconnaît le dit collier au cou du chien d'un conseiller municipal. Mes renseignements confirmant le fait je le signale en bonne et du forme à qui de droit. Je porte plainte au parquet le 19 janvier. Ce n'est que le 23 et le 24 qu'il est procédé à une enquête intervalle qui a permis aux gens de la calotte de comploter contre moi. Les enquêteurs se sont convaincus que le signalement que j'avais donné de mon collier répondait absolument à celui du collier que portait le chien du conseiller.

 

Mais… mais ils ont pris des renseignements auprès de mes adversaires politiques et d'eux seuls. Et parmi ces derniers, il en est un, des plus huppés, appartenant à la Haute, qui à osé faire un pompeux éloge du possesseur du chien au collier…emprunté, donner à cet objet une autre origine que la mienne et, brochant sur le tout, m'accabler des plus sottes injures. Conclusion : Le ministère public ne poursuivra pas

 

A moi de me débrouiller à mes périls et risques, comme et quand je voudrai.

 

Eh bien ! puisqu'il a éternellement raison, en République comme en monarchie, le vieux proverbe que le gros mangera le petit, je rengaine, laissons à la vérité, pour le moment voilée par le mensonge clérical, le soin de se faire jour et elle se fera jour, car il n'y a pas à dire, il est bien à moi le collier qui, je ne sais comment, a passé du cou de mon chien au cou du chien de Monsieur le Conseiller municipal et comme s'exprime la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen en son article 13 : "La propriété est un droit inviolable et sacré"

 

Salutations fraternelles

Louis Fourniol.

 

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