La Démocratie de l'Ardèche,

Dimanche 17 mars 1901.

Archives Dép. de l'Ardèche

PER 773 1901

 

Coux - On nous écrit.

 

On a tort de croire que la justice n’est pas expéditive. C’est nous qui ne bougeons pas. Exemple:

 

Un jour disparaît de chez vous un objet quelconque, la valeur n’a pas d’importance.

 

Un autre jour vous le reconnaissez chez un conseiller municipal clérical escorbadier. Pas moyen de le récupérer. «C’est du collier que je vous parle.» Vous portez plainte.

 

Pendant ce temps, votre calotin travaille et à l’arrivée de la gendarmerie, le premier jésuite venu dit: «Halte là. Ce n’est qu’un brouillon qui vous em…bête. Je me charge de lui fermer le bec. Ce qu’il réclame, c’est moi qui l’ai donné

 

Magister dixit. Votre affaire est réglée. Vous voulez en avoir le cœur net. Vous signalez le fait au Procureur général. Un mois après, (du 12 février au 13 mars), on vous répond que l’enquête de la gendarmerie n’ayant pas conclu au vol, il n’y a rien à faire.

 

Vous vous retournez vers le ministre de la justice qui naturellement vous donnera signe de vie six mois après et encore!

 

Il n’y aura, alors, rien à faire que mettre en état d’arrestation le plaignant lui-même. Car au train dont vont les choses, tout peut arriver.

 

Vive la justice Monsieur.

Louis Fourniol.

 

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