Le 14 novembre 1897

Commune de Coux

 

Registre des Délibérations du

Conseil Municipal

 

L'an mil huit cent quatre-vingt-dix sept, le quatorze du mois de novembre, à onze heures du matin, dans la salle de la mairie le Conseil municipal de Coux s'est réuni, par une invitation de Monsieur le Préfet, en date du 4 novembre courant, sur la convocation et sous la présidence de M. le Maire.

 

Sont présent : MM. Dardet Paul, adjoint, Ferroussier Joseph, Faure Louis, Pouzet Louis, Mounier Louis, Loine Louis, Estéoule Jean, Faure Casimir, Faure Augustin, Bernard Paulin.

 

Le Conseil, réuni au nombre prescrit par l'art. 50 de la loi du 5 avril 1884, nomme M. FAure Louis, Conseiller municipal, secrétaire.

 

La séance étant ouverte, M. le Maire donne lecture de la lettre de Monsieur le Préfet en date du 4 novembre courant et de l'arrêté du même jour, par lequel le Conseil est mis en demeure d'avoir à noter le crédit nécessaire pour assurer le paiement des réparations à faire à l'école des garçons et au logement de l'instituteur.

 

Cette lecture terminée, M. le Maire prie l'assemblé de bien vouloir délibérer sur l'assignation qui lui est faite de voter le crédit sus indiqué.

Le Conseil,

Après échange d'observation et d'explication et avoir mûrement délibéré,

 

Considérant que le Rapport de l'Inspection académique, sur lequel Monsieur le Préfet s'est appuyé pour prendre son arrêté, n'est que l'écho d'une coterie, dont l'unique souci est d'entraver les améliorations projetées par le Conseil.

 

Que ce Rapport, qualifiant de déplorable l'état matériel de l'école de garçons, est une exagération manifeste.

 

Que les principales réparations réclamées, comme la pose d'un parquet à la salle de classe, la transformation des cabinets, la réfection de la toiture et le carrelage de la cuisine, n'ont pas le caractère d'urgence que leur prête ledit Rapport ;

 

Que, en ce qui concerne l'appropriation du logement de l'Instituteur, l'Inspection académique, par son refus inqualifiable de proposer le déplacement de ce maître si gravement compromis, a mis le Conseil dans l'impossibilité absolue d'accepter cette réparation sans manquer à sa dignité.

 

Qu'il est, en effet, notoirement prouvé, auprès de l'Inspection académique, que cet instituteur, resté l'agent actif de l'ancienne municipalité au lieu de consacrer à ses seuls devoirs professionnels, ainsi que le recommandent expressément les circulaires ministérielles, s'est livré depuis qu'il est à Coux aux actes les plus répréhensibles, pour devenir le détracteur systématique de la municipalité actuelle.

 

Attendu, d'autre part, que plusieurs améliorations importantes d'une urgence incontestable, ont été décidées par le Conseil antérieurement au Rapport de l'Inspection, savoir :

 

la construction d'une passerelle sur l'Ouvèze impatiemment attendue par la population intéressé, et dont l'absence est malheureusement trop fréquemment Cause d'accidents mortels (7 ou 8 en 20 ans), le dernier venant d'arriver il y a à peine 1 mois 1/2.

 

2° la captation plus complète des sources alimentant les fontaines du Village, à peu près privé d'eau potable en été.

 

3° la réfection d'une partie de la canalisation pour empêcher les eaux boueuses d'un ruisseau de contaminer celles d'alimentation et de les rendre dangereuses pour la santé publique ;

 

Que ces améliorations sont autrement nécessaires et urgentes que celles du Rapport académique ;

 

Attendu enfin que, pour se procurer les ressources suffisantes pour pourvoir aux dépenses de ces divers travaux d'amélioration légitimement réclamés par l'opinion publique et pour l'un desquels il y a déjà eu une souscription, la municipalité a apporté dans la gestion des deniers communaux, la plus stricte économie ;

 

Que, en conséquence de toutes ces raisons, si les susdites ressources devaient recevoir une autre destination, il serait du devoir du Conseil de protester au nom d'intérêts généraux méconnus et de décliner la triple responsabilité, soit des accidents qui se produiront inévitablement à brève échéance, par suite de l'absence de la passerelle fixe, dont un projet de construction a déjà fait l'objet d'une délibération ; soit de l'insuffisance de l'alimentation des fontaines, avec toutes les conséquences fâcheuses qui en résultent ; soit enfin du grave danger que la Contamination des eaux potables peut faire courir à la santé publique ;

 

Pour tous ces motifs, le Conseil dit ne pouvoir voter le crédit demandé.

 

Fait et délibéré, les jours, mois et an que ci-dessus

 

Le Registre signé : Dardet, Ferroussier, Faure L., Pouzet, Mounier, Loine, Faure C., Faure A., Bernard, Labrou maire.

 

Pour copie Conforme :

Coux le 16 novembre 1897

Le maire

 

Eugène Labrou

 

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