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LE MESSAGER AGRICOLE 1866
Fabrication, des manches de fouet avec le bois de micocoulier
La réputation de nos manches de fouet est de vieille date ; elle provient de la bonté du bois, de sa flexibilité, de sa belle couleur jaunâtre. Sa nature permet de le tresser en un grand nombre de brins et de donner aux manches une longueur qui peut atteindre 3 mètres. Ces qualités lui sont données par le sol, l'exposition et le climat.
Le fabricant choisit de préférence les tiges de 2m25 à 2m60 de hauteur et de 35 à 45 centimètres de circonférence. Chacune de ces tiges lui fournit 12 à 14 manches. La fabrication se divise en deux catégories : les manches unis et les manches cordés. La division de la tige étant faite avec la hache et à l'aide du coin, pour que les bois soient fendus de fil, un autre ouvrier dégrossit chacune des parties et il en termine dix à douze douzaines.
Les qualités inférieures des manches unis se vendent, suivant la longueur, 5,50fr, 6,50fr , 7,50fr la douzaine. Les qualités supérieures, 6,59fr, 7,50fr, 8,50fr, 9,50fr. la douzaine. Les manches de 2m25 se vendent 14 fr. la douzaine.
Le travail sur les manches cordés est plus difficile et plus long. Il demande pour les diverses opérations le concours de sept ouvriers. Pendant sa journée, un ouvrier peut arrondir les brins de deux douzaines de manches; un autre peut en corder dix à douze douzaines. Pour arrondir les brins, l'ouvrier se sert du rabot et de la serpette et d'une machine à vapeur pour les corder. Les manches sont passés au polissage, qui s'effectue avec la peau de chien de mer et le papier de verre. La poignée est faite avec le rabot, et en dernier lieu les manches sont disposés par douzaines.
Les principaux centres de fabrication sont Perpignan et Sorède.
Nos manches de fouet trouvent des, débouchés dans toute la France, en Belgique et en Algérie, quelques expéditions ont lieu pour l'Angleterre et l'Amérique.
L'extension donnée à la culture du micocoulier depuis dix à douze ans, clans les Pyrénées-Orientales, permettra à nos fabricants de donner plus de développement à cette industrie déjà importante des manches à fouets.
Le noeud du fouet
A. SIAU
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