HISTOIRE DE LA VILLE DE NÎMES.
Par Adolphe Pieyre
Reprise des corridas à Nîmes
les 10 et 14 mai 1863.
 
 
 
NOTA
Il est courant d'entendre dire, que la première Corrida dans les Arènes de Nîmes a eu lieu en 1863, cela n’est pas juste.
Une première reste une première, en 1853 dans les Arènes deux taureaux furent mis à mort avec le rituel conforme à la corrida espagnole.
 Un manque de réussite et l’absence de culture tauromachique du public en firent une journée oubliable, mais la vérité historique se doit d’être respectée, même si elle est moins clinquante que la légende.  
 Les 10 et 14 mai sont, respectivement, les deuxièmes et troisièmes Corridas dans les Arènes de Nîmes.
 Contrairement à celle de 1853, les corridas de 1863 furent une réussite et participèrent à l’engouement des nîmois à ce type de spectacle. 
 
G. M. 
 
1863 - Le spectacle par excellence de l'exposition, que les Nîmois et étrangers attendaient impatiemment, étaient les deux courses de taureaux promises par la municipalité, (1) le programme annonçait, pour le dimanche 10 mai et le jeudi 14 mai 1863. « Les Toros de Muerte » c'est à dire que les taureaux seraient mis à mort. Nîmes, pendant cette semaine, fut envahie par une multitude d'étrangers. Les villages environnants se vidèrent pour se rendre au chef-lieu. Les cartes étaient arrachées d'avance.
 
La Cuadrilla à laquelle on avait fait, appel avait pour première épée le plus célèbre matador d'Espagne, Antonio Sanchez, dit El-Tato. Parmi les picadores était Calderon et parmi les banderilleros, El-Cuco. II n'y eut qu'un changement au programme, les taureaux espagnols, sur lesquels on comptait, ne purent arriver (2), il fallut se contenter de taureaux pris dans la Camargue (3). Mais les deux courses furent admirablement réussies et encore aujourd'hui, où Nîmes a vu depuis d'autres cuardrillas et d'autres matadors, le souvenir des courses de 1863 domine et on se rappelle toujours le sang froid, l'adresse et l'habileté d’El-Tato et de ses comparses (4).
 
Les dépenses de toute nature faites en vue des deux courses, y compris des travaux de charpentes sur les gradins (8 000 francs) s'élevaient à 44 576 fr. 32 cent. Les recettes ne s’élevaient qu’à  40 867 fr. II n'y eut, il est vrai, à la première des courses que 16185 entrées payantes et l’Amphithéâtre ne coûtait qu'un franc. A la seconde course, les entrées payantes s’élevèrent à 8 238. Le nombre des entrées payantes pour le carrousel ne s'éleva qu’à 1 508 et pour le festival des orphéons à 14 709. 
 
Adolphe Pieyre.
 
Gravure de la prestation de El Tato dans les Arènes de Nîmes en 1863
 
(1) Six taureaux seront piqués, banderillés et mis à mort, avec le cérémonial et les règlements en vigueur dans les Arènes de Madrid. Ces courses seront, en tous points, semblables à celles qui se donnent en Espagne. Costume, harnachements de chevaux, attelages de mules, banderilles, lances, accessoires, exécutés à Madrid, spécialement pour les courses de Nîmes. Sonneries au genre espagnol pour les diverses phases des courses.
(2) Le commissionnaire chargé des relations commerciales avec l’Espagne, « Garcia-Pagès » s’était engagé à donner deux corridas avec El Tato, des taureaux espagnols et tous les accessoires, pour la somme plafond de 30 000 fr.
Ce contrat est signé « le premier avril 1863. » Les taureaux devaient être rendus le 1er mai au plus tard dans les pâturages du Gard. Le 4 mai, toujours pas de taureaux. Il a bien fallu se contenter de taureaux camarguais. Fort heureusement El Tato a bien voulu accepter de les combattre.
(3) Ils provenaient de la manade de Coulomb frères et coûtèrent 6 400 francs.
(4) Le personnel de la cuadrille espagnole fut payé 19457, 70 francs.
 
Une suite d'articles sur la Tauromachie
> Origine des Courses de Taureaux à Nîmes de 1804 à 1820
> Origine des corridas en Espagne, texte de 1854
> Début de la Tauromachie Espagnole en France, texte de 1854
> Première corrida à Nîmes en 1853
> Reprise des corridas dans les Arènes de Nîmes, les 10 et 14 mai 1863
> Descriptif avec images de la tauromachie, article du milieu du XIXe siécle
> L'art tauromachique contemporain à Nîmes
> Les taureaux des Arènes
> Le taureau de Camargue
> Article Midi Libre du 29 janvier 2006
> Article Midi Libre du 28 mai 2006
 
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