REPRISE DES CORRIDAS LE 23 MAI 1920
dans les Arènes de Nîmes
 
Course de taureaux dans les arènes au début du XXe siècle  - Collection Arnaud Moyne-Bressand
 
- Reprise des corridas interrompues par la guerre de 14-18, le dimanche 23 mai 1920, à l'occasion des fêtes de la Pentecôte.
Lecture est faite le 30 août 1919 d'une proposition adressée au Conseil Municipal de Nîmes par l'intermédiaire de M. Paul Morel, représentant de l'« Union des Criadores de toros de lidia » :
« ... de la part de son excellence le Duc de Veragua, au nom de l'Union des Eleveurs de toros de combat dont il est le Président, que cette Société a, dans une de ses dernières réunions générales, sur la proposition de Don Manuel Garcia-Aléas, de Colmenar-Viejo, décidé d'accorder ce qui suit :
Les ganaderos de toros bravos d'Espagne, auraient honneur et plaisir d'offrir aux fins d'une corrida de bienfaisance aux mutilés aveugles et autres, de la Grande Guerre, 6 toros limpios, tirés au sort parmi les sociétaires, qui seraient toréés dans les Arènes de Nîmes, comme étant cette ville le berceau de l'aficion française et possédant le plus vaste cirque où il pourrait se faire la plus énorme recette dans ce charitable but.
Les toros seront mis à la disposition de la Municipalité nîmoise en 1920 dès le mois de mai, si cette proposition est agréée par le Conseil Municipal, qui se chargerait de l'organisation de cette corrida avec le concours des Sociétés taurines de la ville, afin de donner plus de développement à la fête. »
Cette proposition sera acceptée à l'unanimité par le Conseil Municipal.
 
Cette initiative marquera la reprise des grands spectacles taurins dans les Arènes de Nîmes. C'était très certainement le but recherché par l'U.C.T.L. (Union de Criadores de Toros de Lidia) qui regroupait tous les élevages d'Espagne et du Portugal.
C'est à cette époque que sera créée l'Union Taurine Nîmoise, toujours présente, de nos jours, avec l'actuel président, (2007) Eric Pujante.
 
L'année précédente des spectacles taurins avaient eu lieu, dix capéas, avec des taureaux de Viret, Saurel, Reynaud, Granon, Lescot et Julien Abel.
 
C'est le 23 mai 1920 que se déroulera dans les Arènes de Nîmes, la première corrida d'après-guerre.
 
Sept bêtes de 6 élevages différents seront estoquées. Un toro de Manuel Garcia-Aleas par Augustin Garcia ; un toro de Anastasio Moréno Santamaria par Punteret ; un toro de Antonio Lopez Plata par Luis Freg ; un toro de Manuel Lozano par José Garate ; un toro de Alipio Perez Tabernero Sanchon par Saleri II ; un toro du marquis de Villamarta par Ernesto Pastor ; et enfin, un novillo sera travaillé par le jeune Mariano Montes.
 
Il y aura cinq Capéas, au cours de cette même année et une corrida le 26 septembre.
L'année suivante, 1921, une corrida sera organisée le 15 mai au bénéfice du futur monument aux Morts de la guerre de 14-18.
La corrida du 19 juin 1921, sera organisée au bénéfice des habitants des régions sinistrées par la guerre et le 31 juillet au bénéfice des veuves de guerre, les Arènes seront combles, mais le spectacle sera tellement décevant que la direction sera obligée d'offrir un taureau supplémentaire que Belmonte consentira à toréer.
 
C'est seulement après cette dernière corrida que les autorités se manifestèrent en dressant des procès-verbaux à l'encontre des matadors, des organisateurs et du président de la course, Gaston Audry.
 
 
Manifestation pro-corrida à Nîmes du 17 novembre 1921, à sa tête le Maire de Nîmes  - Collection Arnaud Moyne-Bressand
 
L'audience du tribunal sera fixée pour le 17 novembre 1921. Une manifestation monstre sera organisée le jour de l'audience. A sa tête, le Maire, Josias Paut, son adjoint Henri Bauquier, s'associeront aussi à la manifestation, la « Nacioun Gardiano » avec une centaine de cavaliers menés par le marquis de Baroncelli-Javon (*) et l'avocat Montaut-Manse.
 
 
 
Manifestation pro-corrida à Nîmes du 17 novembre 1921, la Nacioun Gardiano  - Collection Arnaud Moyne-Bressand
 
Ce dernier prendra la parole sur son cheval, avant de revêtir sa robe pour aller plaider contre la SPA, parti plaignant, qui sera déboutée et condamnée aux dépens.
 
(*) Le marquis Folco de Baroncelli-Javon (1869-1943) fondateur de la Nacioun Gardiano en 1904, était le dernier descendant de Christophe de Baroncelli-Javon, Grand Prieur de St Gilles (Ordre de Malte) en 1699
 
 
Georges Mathon, novembre 2007
 
-oOo-
 

> Contact Webmaster