La Place du Marché de Nîmes

 

 

1846

En 1846 des travaux importants sont réalisés sur la place du Marché, le marché couvert qui l’occupe est démoli. Cette place date d’un temps très éloigné, peut être fut-elle liée comme jardin à la basilique romaine (deuxième siècle) qui s’élevait alors à la place de notre Palais de justice.

 

L’historien de Nîmes du XIIIe siècle, Léon Ménard nous raconte : Sur cette place s’élevait, vis-à-vis du Marché, la Monnaie près de la porte St Antoine et le logis de l’Etoile.

 

Le bâtiment qui avait donné son nom à la porte St Antoine s’appela plus tard Hôtel de la Coquille. Quand au logis de l’Etoile, c’est celui qui donna son nom à la rue du même nom, rue précédemment appelée rue de la juiverie, à raison de la faculté qui avait été donnée aux juifs d’y demeurer.

  

Le nom de la rue de la Monnaie a perpétué le souvenir de l’Hôtel de la Monnaie, disparu depuis. Nîmes sous les Romains, avait faculté de battre monnaie, et sous les premiers règnes de la Monarchie française, notre hôtel frappa des livres tournois et parisis ; sous Louis XIV Nîmes fut désignée pour fabriquer les liards de France. La frappe de la monnaie à Nîmes sera arrêtée pour toujours suite au Conseil du Roi du 17 mars 1657.  

« Les concessionnaires de la frappe voulurent et réussirent à établir le cours forcé de cette nouvelle monnaie ; mais à la suite de longues plaintes de la population, de procès évoqués devant les diverses juridictions du royaume, le Roi rendit Conseil, le 17 mars 1657, un arrêt abolissant le cours forcé. De ce jour et pour toujours la Monnaie de Nîmes cessa de frapper aucune monnaie. »

Au XVIIIe siècle la rue de la Monnaie s'appelait Plan Orba, elle n'était alors qu'une impasse et ne débouchait pas sur le boulevard.

 

 

Magasin place du Marché entre la rue Fresque (à l'angle) et la rue de l'Etoile.

 

La place avait au XVIe siècle un puits excentré au nord et situé entre la rue fresque et la rue de l’étoile. Jusqu’en 1846 elle sera couverte par une halle, qui en occupait presque toute la superficie y compris une partie de l’îlot de maisons situé entre la place, les rues de l’Hôtel-de-Ville, de l’Aspic et des Broquiers, cette partie n'étant pas construite était occupée par des marchands.

 

La place du Marché en 1744, N° 14 

Document issue de l'histoire de Nîmes de Ménard T1 - Claude Lucas sculpteur

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Ce marché était bâti en pierres avec des arceaux assez bas, de chaque côté étaient des rues étroites et obscures comme nous le montre la rue Fresque, et dans ces rues étaient établies des corps de métiers qui leur donnaient leurs noms.
 
La rue de l’Hôtel-de-Ville s’appelait la rue de la Romaine parce qu’à côté du marché couvert démoli en 1846, à peu près en face l’impasse du marché (appelée anciennement Plautier ou Plan Mercat) qui se trouve face au crocodile actuel, se trouvait le poids public. Sous l’arceau de la rue Fresque, se tenait autrefois le marché aux blés. Cet important marché donnera au XVIe siècle le premier nom connu de la place, elle s'appelait alors Place du Marché au Bled. Toutes les mucipalités successives refuseront d'y donner un autre nom, en 1902 le nom de Charles Jalabert, peintre de renom, né dans le quartier sera refusé.

 

Extrait Histoire de la ville de Nîmes - Livre I - page 221-222 - Adolphe Pieyre - 1886.

 

> Article Midi Libre du 19 juin 2005

 

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