Topographie du Département du Gard.
Eugène Germer-Durand, 1868
ANDUZE

Avertissement : Les extraits donnés dans VOTRE VILLAGE indiquent la situation administrative et l'orthographe de l'année 1868. Ils ne sont pas forcément identiques à ceux de notre époque.


ANDUZE, arrondissement d'Alais.

 

- Nom, Date, (Sources)

 

- ANDVSIA, (inscription du Musée de Nîmes, n° 26).

- Andusia, 914 (Ménard I, preuves page 17, colonne 1)

- Anduza, 1015 (Achille Colson, apud Mémoires de l'Académie du Gard, 1851)

- Andusa, 1022 (cartulaire de Notre-Dame de Nîmes, chapitre 153)

- Andusa, 1022 (Histoire de Languedoc II, preuves col 173, sous la date 1020)

- An­dusa, 1037 (Achille Colson, Mémoires de l'Académie du Gard).

- Andusia, 1102 (cartulaire de Psalmody).

- Andusia, 1190 (chapitre de Nîmes, archives départementales G. 2 )

- Andusia, 1198 (cartulaire de Franquevaux)

- Villa Andusie, 1243 (Ménard I, preuves page 7, colonne 1)

- Ville d'Anduse, 1345 (cartulaire de la seigneurie d'Alais, f° 1)

- Ville d'Anduse, 1346 (cartulaire de la seigneurie d'Alais, f° 4)

- Villa de Andusia, 1376 (cartulaire de la seigneurie d'Alais, f° 13)

- Andusia, 1384 (dénombrement de la sénéchaussée).

- Andusa, 1428 (Achille Colson Mémoire de l'Académie du Gard).

- Anduzia, 1461 (registre copie de lettres royaux E, IV).

 

Anduze, en 1294, était déjà le chef-lieu d'une viguerie royale, comprenant» villages, dont 24 appartiennent aujourd’hui à l'arrondissement du Vigan et 11 seulement à celui d'Alais.
- Anduze était aussi, avant 1790 le chef-lieu d'un archiprêtré composé de 20 paroisses et l'un des 7 que comptait l'évêché d'A­lais.
- La seigneurie d'Anduze était une des plus anciennes du Languedoc.
- En 1380, ceux qui en portaient le titre avaient déjà entrée aux États de la province.
- En 1447, le viguier d'Anduze avait aussi son entrée aux États.
- D'après le dénombrement de 1384, Anduze avait, â cette époque, 80 feux; on en comptait 1108 en 1789.

- Les armoiries d'Anduze sont  :

d'azur, à un château d'argent, ouvert et ajouré, donjonné de trois tourelles crénelées de même, le tout maçonné de sable.

Extrait du Dictionnaire Topographique du Gard, par Germer-Durand, 1868.

 

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 En 1816 après la chute de Napoléon Ier, le maire Bros Lecointe le 22 juin déclara que "Louis XVIII par la grâce de Dieu autorise le Conseil municipal d'Anduze à obtenir des lettres patentes portant concession des armes suivantes :

 

d'azur, à un château d'argent, ouvert et ajouré, donjonné de trois tourelles crénelées de même, le tout maçonné de sable.

 

 

« telles qu'elles avaient été accordées à ladite ville par les rois nos illustres prédécesseurs. »

 

Ces armes n'existaient plus depuis la révolution. On avait détruit celles qui figuraient sur l'ancien Hôtel de ville place du Cimetière où l'on voit encore le millésime de 1590.

 

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Denier d'argent, « Bernardin » émit sous Louis VII

Monnaie d'Anduze et de Sauve émise par Bernard II (1145-1164) ou ses successeurs.

L'atelier était à Sommières et fut cédé au Roi en 1248, ainsi finirent les "Bernardins".

 

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Anduze en 1629

 

 LES INONDATIONS D’ANDUZE

 

Les inondations qui se produisaient, faisaient de terribles dégâts dans Anduze. Les principales sont celles de 1697, 1741, 1768, 1795, 1845 et 1889.

 

C'est en 1768 que le Gardon emporta la première arche du Pont et une partie de la seconde. Il s'agit du pont qui existait avant celui qui existe actuellement. Ce fut un véritable désastre pour la partie basse de la ville. Il y avait alors une double rangée de maisons dans la rue Basse. On démolit celle du côté du Gardon et un quai fut établi du Portail-du-Pas à la rampe du Pont.

 

Pendant que le Pont était impraticable, on avait installé un bac ; en 1784, il était déjà en mauvais état et pour le trans-port des vendanges, on établit un passage convenable entre les deux rives en attendant la construction du nouveau pont au printemps.

 

Le 22 janvier 1786, les habitants de la rue Fustarié (rue Basse) surtout ceux de la rue des Pradous jusqu'à la Porte-du-Pas avaient dressé une pétition demandant des indemnités « pour les comblements qu'on a fait au-devant leurs maisons, « après les travaux nécessités par la crue du Gardon de 1768. »

 

Sous la présidence de M. O. Reilly, maire, le consul réuni, il est dit :

 

« En 1768 vivement pénétré du triste état d'une «partie de ses habitants, on écouta avec attendrissement leurs plaintes et leurs réclamations qui tendaient à solliciter le parti le plus prompt pour remédier aux maux les plus «imminents.

Cette communauté dans l'impuissance de les soulager à cause des dépenses trop considérables qu'il fallait faire eut recours aux bontés paternelles de Nos Seigneurs des Etats qui délibérèrent la construction du Pont et deux rampes accessoires à la charge de la Province, et la communauté promit malgré le défaut de moyens d'exécuter à ses frais le restant des ouvrages qui étaient liés à ceux de la Province, les plans et devis dressés par M. Grangent, architecte.

Il fallut abattre les maisons en amont du pont côté « de la rivière pour établir l'emplacement du quai lié à une des rampes.

Il fallut fermer toutes les ouvertures par où les eaux de la ville s'introduisaient et par suite pratiquer des comblements pour y trouver un niveau de pente pour porter les eaux de la ville dans le grand aqueduc. »

 

La requête des habitants fut repoussée vu le cas de force majeure.

 

Extrait de l’Histoire d’Anduze par André Chastand, 1952, page 95-96.

 

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LE PATRIMOINE INDUSTRIEL D’ANDUZE. (*)

 

Filature de Soie Bernard  faubourg du Pont, Anduze.

Filature de soie attestée en 1825 et 1833.

1825 : mise en activité de la chaudière de la filature Daniel Corbessas.

1833 : 24 bassines.

1844 : 44 bassines dans la filature Bernard Corbessas.

1850, Augmentation de construction pour Alexandre Bernard, époux Corbessas.

1852 : autorisation de fonctionnement donnée à Bernard Corbessas pour une chaudière en fer avec 2 bouilleurs, 5, 09 m³ et 1, 5 atmosphères

Description : Cheminée d'usine de section carrée avec emplacement de la chaudière en contrebas ; toiture posée sur 12 piliers en pierre de taille ; 7 baies sur chaque façade est et ouest

 

Filature de Soie Gervais ou Filature des Jardins, puis Filature Saint-Pierre , Anduze, le Luxembourg, Anduze.

1830 : Filature de soie attestée, mise en activité de la chaudière pour 20 bassines. Machine à vapeur installée

1839, filature nouvelle construite par Jean-Pierre Gervais, 32 bassines.

1850 janvier : autorisation donnée à Jean-Pierre Gervais pour une chaudière à vapeur à parois courbes et fonds plats de 7 m³ et 1, 5 atmosphères.

1856 : Agrandie.

1909 : 78 bassines.

1920 : 50 ouvrières.

Bâtiment vendu en 1921 à Fernand Saint-Pierre qui en était le directeur et qui fait installer un moteur électrique.

Filature électrifiée vers 1927 pour éclairage, ventilation et entraînement des dévidoirs.

Arrêt en 1940

Dernière tentative de reprise en 1953 et 1954 par les frères Martin, filateurs à Saint-Hippolyte-du-Fort. Dernière filature à avoir fonctionné à Anduze.

Vente en 1954 pour installation d'une maison de convalescence de la sécurité sociale qui transforme complètement le bâtiment.

Description : Atelier au 1er étage avec façades percées de baies en arc plein-cintre dont ne subsistent que des traces à la suite des modifications de 1955

 

Filature de Soie Soubeyran, Plan de Coste, Anduze.

Une filature de soie appartenant à Louis Soubeyran, fabricant de bas à Nîmes, existe en 1810 (cadastre).

En 1821, elle est équipée d'une chaudière et dirigée par les frères Barbusse.

1821, chaudière Gensoul (Lyon) en cuivre, 36 bassines de 1821 à 1850.

Reprise par Gilbert Soubeyran après 1840.

Chaudière interdite pour vétusté en décembre 1850.

Reprise et rééquipée en 1851 par Michel Fraissinet.

1851, chaudière de 2850 l en cuivre remplacée en 1856 par une chaudière en fer de 3506 l et 2,5 atmosphères mais sans installation de machine à vapeur.

Agrandie à son volume actuel en 1856, 38 bassines en fonctionnement en 1860, elle est victime de la crise et ne semble pas profiter de la reprise de 1870.

Longtemps habitation très partiellement occupée, elle est devenue vers 1970 maison de retraite du combattant.

Coconière détruite en 1970.

Description : Chaufferie et entrepôt à l'étage de soubassement ; 6 travées de baies plein-cintre sur la façade est ; volume d'ensemble conservé mais aspect très modifié.

 

Filature de soie Atger-Galoffre, passage des écoles, Anduze.

Filature de soie d' Auguste Atger

Attestée en 1825. Auguste Atger épousa Elise Galoffre.

1825 : mise en activité de la chaudière.

1834 : 20 bassines et 32 tours.

1852 mars : autorisation donnée à Atger-Galoffre, négociant à Anduze, pour une chaudière à 1 pont, 3, 578 m³ et 1, 25 atmosphères

 

Désaffectée vers 1892 et utilisée depuis lors comme hangar agricole puis domestique.

Description : Atelier de filature en rez-de-chaussée surélevé ; toiture posée sur 2 sur 4 piliers en pierre de taille (calcaire gris) ; grandes baies rectangulaires vitrées ayant en partie conservé leurs huisseries à petits carreaux ; côté ouest, un hangar ouvert, de construction analogue mais couvert en appentis massé servait d'entrepôt et d'écurie ; surface bâtie en m2 : 150.

 

Filature de soie Coulomb, 7 rue de Pélico, Anduze.

Filature de soie construite en 1839 par Coulomb époux Mahistre.

23 septembre 1845 : autorisation pour une chaudière en cuivre cylindrique de 2, 348 m³ et 2, 5 atmosphères avec machine à vapeur à balancier et volant de 1 ch ; 23 tours.

Passe à Coulomb Casimir en 1850.

Agrandissement en 1852.

Passage en 1855 à Portal Gaston et Perrier César, mais retour à Coulomb Casimir en 1860.

1885 : passage à Bouchet César puis Narcisse qui exploitent la filature Salle et Savin dont celle-ci devient coconière.

Abandon des bâtiments en 1914.

1919 : transformation en distillerie jusque vers 1950.

Locaux à l'abandon jusqu' à l'installation d'un atelier de tailleur de pierre vers 1975.

Description : surface bâtie en m2 : 246

 

Filature de soie Noguier, faubourg du Pont, Anduze.

Filature de soie de la veuve Gauthier construite près du pont sur le gardon d'Anduze 1ère moitié du 19e siècle.

Janvier 1850 : autorisation de fonctionnement donnée à la veuve Gauthier pour une chaudière cylindrique à fonds plats de 2, 614 m³ et 1, 5 atmosphères, chauffée à la houille.

Démolie vers 1854. Nouvelle filature de cocons de 40 bassines construite par Alfred Noguier au début 3e quart 19e siècle.

Août 1856 : autorisation donnée à Alfred Noguier pour une chaudière en fer cylindrique à fonds presque plats de 4, 290 m³ et 3 atmosphères.

Mars 1867 : chaudière cylindrique de 5, 9 m³ et 3 atmosphères pour Cousin, fabriquée par Veillon à Alès.

Passe au gendre Noguier, Camille Souteyran qui en confie la direction à un nommé Cousin qui la fait fonctionner jusqu' en 1910. Devient alors entrepôt de fourrage pour Scipion Serres puis fabrique d'engrais pour Louis Laurent dit de l'Arbousset.

1948 : vente à la conférence (église) des Adventistes du 7e jour qui transforment l'atelier en temple.

Description : L'atelier, situé au dessus d'un étage de soubassement inondable avait ses murs longs pans percés de 8 baies en arc plein-cintre dont 4 sont conservées, côté ouest (rivière) , toutes sont murées côté est (route) ; les écoinçons étaient découpés par des jours en arc de rosace également murés ; clocheton rajouté ; baies de l' étage de soubassement rectangulaires et carrées ; surface bâtie en m2 : 390

 

Filature de soie Salle et Savin, 1 rue de Pélico, Anduze.

Filature de soie des négociants Antoine Savin et Salle attestée en 1811, dirigée jusque vers 1850 par Gaspard puis Alexandre Mazade. Acquise par Jacques Durand Fesquet, marchand de soies en gros, en 1850 (date portée) et agrandie en 1852.

1822 : mise en activité de la chaudière pour filature César Blanc.

1838 : 32 bassines dans la filature Gaspard Mazade.

1849 : autorisation de fonctionnement pour une chaudière cylindrique à fonds bombés de 3, 403 m³ et 3, 5 atmosphères et pour une machine à vapeur de 2 chevaux faisant fonctionner les tours, le chauffage des bassines et faisant élever l'eau froide pour la filature.

Février 1850 : autorisation de fonctionnement donnée à Fesquet pour une chaudière cylindrique de 4, 23 m³ et une machine à vapeur d'un cheval.

Filature de la veuve Bouchet née Boissier en 1909, 54 bassines.

Vente en 1925 à Fernand Saint-Pierre, filateur (filature Gervais, des jardins).

Vente en 1931 à Gaston Balaye qui installe un atelier de mécanicien. Actuellement quincaillerie et serrurerie appartenant à Blaye Marcel.

Description : Atelier de fabrication à l'étage ; seules les façades sur la rue Pélico et sur le Gardon subsistent ; 4 baies sur façade du Gardon avec 5 travées en profondeur ; Cette façade porte l'inscription "Serrurerie BALAYE" peinte en grosses lettres ; Rez-de-chaussée transformé en magasin de commerce.

 

Filature de soie Sprecher, avenue Rollin, Anduze.

Filature de soie créée par Numa Sprecher époux Gervais. Première autorisation en juillet 1860, modifiée en avril 1864 pour installer une nouvelle chaudière.

En 1864, chaudière cylindrosphérique de 3228 l, longue de 7, 30 m. 2 banques de 30 bassines fileuses.

Plusieurs agrandissements. Fin avant 1900 et passage à Numa Sprecher fils (époux Serre) et son frère Ernest.

Le premier vend vers 1923 à son beau frère A. Serre qui installe un garage de réparation automobile. Le second vend en 1919 à F. Saint-Pierre, principal filateur d'Anduze. Les deux parts sont réunies en 1950 par M. Capdur (toujours garage) puis en 1963 par R. Castans (garage).

Description : Murs longs pans en pierre avec chacun 12 baies en arc brisé à encadrement de briques ; mur pignon est en brique, avec 4 baies analogues, exhausse en pierre ; portes refaites récemment. ; surface bâtie en m2 : 408.

 

Filature de Soie dite Filature Silhol, puis Crouzet.

Adresse, La Madeleine (Commune de Tornac, D907)

 

En 1840, filature Edouard Silhol attestée, c’est la date de la mise en activité de la chaudière, chaudière de 2,65 m³, 1,26 atmosphères pour 32 bassines.

En 1849, achèvement d’une nouvelle construction, en septembre : autorisation pour une chaudière cylindrosphérique de 3976 l avec 2 bouilleurs et 1 machine de 1,5 ch et 3 atmosphères, 44 bassines.

Après 1860, la veuve Silhol transforme l'ancien logement patronal en brasserie.

En 1868, vente à Gustave Cousin, fileur à Anduze, qui construit le bâtiment actuel terminé en 1870, au 1er trimestre, 44 ouvrières.

En 1891, 144 bassines en chômage.

En 1894, vente à Louis Perrier (de Lasalle), Albert Martin et Paul Crouzet (de Lyon) qui font diriger l'usine par un dénommé Desgeorges dit 5 deniers.

En 1909, 124 fileuses primées et 6 ouvriers divers. Nombreuses fileuses italiennes et problèmes sociaux à cause du chômage dans la région.

P. Crouzet reste seul à partir de 1916 et vend en 1932 à Fernand Saint-Pierre qui concentre son activité sur Anduze mais ne supprime définitivement l'équipement que vers 1955.

Par la suite, transformation temporaire en restaurant. Actuellement baies murées et bâtiment en vente depuis plusieurs années.

Description : Logement patronal jouxtant le bâtiment de la filature ; rez-de-chaussée en pierre avec chaînages en pierre de taille et encadrements en brique, un étage carré en briques (atelier) ; toit de tuiles creusés remplacées par des tuiles mécaniques vers 1920 ; surface bâtie en m2 : 1260

 

 

(*) Extrait de la base de données Mérimée ministère de la Culture et de la Communication - direction de l'Architecture et du Patrimoine

 

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> La Carte de Cassini, (1760-1789) secteur Anduze

C'est à l'initiative de Louis XV, qu'est levée la première carte géométrique du Royaume de France. César François Cassini de Thury dit Cassini III, fils de Jacques, est chargé de réaliser ce travail à l'échelle "d'une ligne pour cent toises", soit 1/86400e. La carte s'appuie sur le réseau géodésique que viennent d'établir (de 1683 à 1744) Jean-Dominique Cassini et son fils Jacques (père de Cassini de Thury). Les levées commenceront en 1760 avec César François Cassini de Thury et se termineront en 1789 avec son fils, Jacques Dominique Cassini.La publication sera retardée par les événements de la Révolution pour n'être achevée qu'en 1815.

 

En Savoir plus sur le Gard

> Topographie du Gard de l'époque Celtique à 1868. (17pages de descriptif)

 

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