Visite de Napoléon
III, dans le midi en 1852. Extrait de :
Histoire Populaire Contemporaine.
Toulon - A trois heures eut lieu, dans le
champ de manoeuvres, une revue à laquelle on se porta en foule. Les vieux
soldats de l'Empire y étaient, tambour en tête, et furent présentés au
Président. Partout on n'entendait retentir que le galoubet, tambour
très-allongé sur lequel on ne frappe que de la main droite : de la main gauche
le musicien tient un sifflet à trois trous. Le galoubet, instrument national de
la Provence, fait le charme de toutes les fêtes. Après une visite à
l'exposition horticole et agricole, le Prince reçut, à la préfecture maritime,
les diverses autorités de l'arrondissement. Le soir, au moment des
illuminations, une telle foule se pressait à la préfecture pour acclamer le
Président, qu'il dut se montrer plusieurs fois au balcon. Les aigles,
paraît-il, étaient hors de prix. Un vieux brave portait à son shako de jeune
garde un aigle gros comme un poulet, suspendu par une ficelle.
Nîmes - A trois heures, le 30 septembre, le Prince arrivait à Nîmes, ville toute romaine comme le maire eut soin de le rappeler. Le Prince, faisant sans doute allusion aux troubles qui avaient souvent agité Nîmes, répondit qu'il espérait "que de son arrivée dans ses murs daterait une nouvelle époque d'union et de conciliation, et que son gouvernement s'efforcerait toujours d'effacer les traces des divisions des partis." -oOo- Visite du Prince Président Louis Napoléon Bonaparte à Nîmes en 1852 Extrait de l'Histoire de Nîmes de Adolphe Pieyre, 1886 En 1852, le 30 septembre, lendemain de
la St Michel la ville doit recevoir le prince Président Louis Napoléon Bonaparte.
Le programme des réjouissances prévoyait qu’un bal serait donné à l’hôtel de ville. Ce dernier était remis à neuf ; l’escalier refait pour la circonstance et peint en faux marbre de couleurs, les salles avec leurs nouveaux plafonds à corniches dorées, leurs riches tentures, leurs ameublements somptueux contribuaient à le rendre méconnaissable. Au dehors, des ouvriers en grand nombre avaient envahi les voies publiques, réparant et ratissant avec ardeur. Sur plusieurs points de la ville étaient dressés plusieurs arcs de triomphe. Il y en avait un à l’entrée de la rue de la Couronne, c’est par cette porte que rentrèrent la plupart des souverains qui visitèrent Nîmes. D’autres étaient construits sur les grands boulevards qui contournent le cœur de la ville, actuellement, Victor Hugo, Alphonse Daudet, Gambetta, Amiral Courbet. Sur la nouvelle Avenue Feuchères et sur tout le pourtour de l’Esplanade étaient plantés des mats portants des oriflammes aux couleurs nationales. Les vieilles Arènes étaient pareillement décorées sur leur couronnement. Le prince arriva à Nîmes le jeudi 30 septembre à deux heures et demie de l’après-midi. A peine entré dans le département du Gard, le train qui transportait le prince circulait entre deux haies continues de fantassins, de gendarmes à pied et à cheval, échelonnés de distance en distance jusqu’à la gare de Nîmes. Dès que l’auguste visiteur eu mis le pied sur le quai de la gare, le maire, Frédéric Vidal, entouré des adjoints et du Conseil municipal, lui adressa des paroles en lui déclarant …que la cité toute entière déposait à ses pieds de respectueux hommages… le prince répondit et dit qu’il était heureux de visiter une ville où est empreint à un si haut degré le sentiment du respect de l’autorité… Du haut de la gare le prince admirât le splendide spectacle de la marée humaine couvrant l’avenue Feuchères et au loin l’Esplanade. La première visite du Président fut pour la Cathédrale à laquelle il se rendit en parcourant l’Avenue Feuchères, l’Esplanade, le boulevard Victor Hugo (nom actuel). Toutes les maisons étaient ornées de guirlandes de verdure entremêlées de fleurs. Outre les arcs de triomphe élevés par les soins de la mairie, des particuliers en avaient construits, témoins celui qui se trouvait adossée à la maison qui après la fin du second Empire avait en ses murs le café de l’Ile d’Elbe. (à l’angle de la rue Plotine et du square Antonin). La voiture du prince pouvait à peine avancer au milieu de la foule enthousiaste. Du square Antonin jusqu’à la rue de Lombards des compagnies de pompiers venues de tous les points du département (celle du Vigan avait fait 77 kilomètres à pied !) faisaient la haie. Sous le porche de la Cathédrale, l’évêque Mgr Cart le reçut en lui adressant une allocution, ensuite après la bénédiction, le prince parcourut de nouveau la ville pour se rendre à la Fontaine où il était attendu par de nombreuses délégations. Le soir eut lieu à l’hôtel de ville, le bal organisé par les commissaires, il était richement décoré, ensuite il se rendra à la préfecture pour passer la nuit, situé à l’époque dans l’ancien hôtel Rivet, Grand’rue. Le lendemain matin après le parcours des grands boulevards il se rendra sur l’emplacement où l’on allait construire l’église Ste Perpétue. Il participa à la cérémonie de la pose de la première pierre en présence de l’évêque Mgr Cart, du curé de la paroisse et des membres du clergé. Quelques discours furent prononcés par des personnalités locales. Ensuite il descendit en voiture l’avenue Feuchères pour se rendre à la gare, au moment ou il allait disparaître sous ses voûtes des cries « Vive l’empereur » se firent entendre. Quelques semaines plus tard, le 20 novembre 1852, le plébiscite restaure l'Empire par 7.390.000 oui et 253.000 non, la deuxième république est remplacée par le second Empire et son président deviendra Empereur des Français sous le nom de Napoléon III. |